Les exportations accélèrent leur recul en juillet

AWP

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Pendant le mois sous revue, les exportations ont baissé de 5,7% en nominal (non ajusté de l’inflation) à 20,6 milliards de francs, alors que les importations ont reculé de 3,3% à 18,0 milliards.

Les exportations helvétiques ont freiné davantage la cadence en juillet, après avoir déjà ralenti le mois précédent, tirées vers le bas par l’industrie chimique et pharmaceutique, ainsi que les machines et l’électronique. Le repli a été particulièrement important vers la Chine et les Etats-Unis.

Pendant le mois sous revue, les exportations ont baissé de 5,7% en nominal (non ajusté de l’inflation) à 20,6 milliards de francs, alors que les importations ont reculé de 3,3% à 18,0 milliards. Le commerce extérieur a tout de même bouclé le mois sur un excédent de 2,6 milliards, en chute d’environ 20% comparé à juin, a annoncé mardi l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF).

«La balance commerciale suisse reste excédentaire. C’est une contribution majeure pour la croissance suisse qui explique plus de 6% du PIB», a relevé Arthur Jurus, directeur des investissements chez Oddo BHF Suisse.

Les ventes à l’international ont notamment été freinées par le recul de 7,7%, après -4% en juin, des exportations de produits chimiques et pharmaceutiques. Le secteur des machines et de l’électronique a également accentué son repli à -1,5%, contre -1% le mois précédent. L’horlogerie a inversé la tendance positive de juin (+3,8%) pour afficher un recul de 0,5% en juillet.

Le ralentissement conjoncturel mondial se fait ressentir pour les exportateurs, notamment dans la zone euro (-5,2%), premier débouché pour les entreprises suisses. Les deux principaux clients que sont l’Allemagne (+0,8%) et l’Italie (+0,1%) ont néanmoins maintenu leurs achats, alors que la France a enregistré un infime recul de 1%.

La baisse a été plus marquée en Asie et principalement en Chine (-11,7%) qui fait face à un ralentissement conjoncturel et de graves difficultés sur le marché immobilier. Les ventes vers le Japon (-11,1%) se sont aussi nettement contractées.

Essoufflement de la demande mondiale

L’Amérique du Nord n’a pas échappé au ralentissement économique, les exportations vers les Etats-Unis ayant chuté de 12,9%.

«La demande mondiale s’essouffle et la Suisse ne fait pas exception. Le déconfinement chinois n’a pas eu l’effet escompté et la reprise s’est essoufflée au deuxième trimestre, conduisant à une situation déflationniste», a ajouté M. Jurus.

Ce dernier s’attend à ce que la croissance mondiale ralentisse à 2,7% cette année et à 2,5% en 2024. Le produit intérieur brut (PIB) suisse devrait quant à lui progresser de seulement 0,8% cette année, mais accélérer de 1,4% en 2024, selon les projections d’Oddo BHF Suisse. «Les perspectives pour les exportateurs helvétiques, plus spécialisés, sont donc meilleures si l’on se compare à d’autres pays. Néanmoins, le ralentissement mondial maintiendra l’affaiblissement de la croissance des exportations d’ici la fin d’année», a averti Arthur Jurus.

L’indice CS CFA concocté par Credit Suisse avait récemment relevé que les perspectives restaient moroses pour les principaux partenaires des exportations helvétiques, la zone euro et les Etats-Unis. Dans ce domaine, les attentes s’assombrissent.

Les PME ne sont pas épargnées par le refroidissement conjoncturel mondial. Selon l’indice PMI sectoriel de Raiffeisen, la situation pour les acteurs orientés à l’international restera momentanément difficile en raison de la faiblesse de la demande à l’étranger.

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