Le dollar s’est repris légèrement jeudi face à l’euro, après la publication des données du PIB américain montrant une inflation toujours tenace au premier trimestre, convainquant encore plus les marchés que la Fed augmentera ses taux la semaine prochaine.

Vers 18H30 GMT, le billet vert gagnait 0,19% face à l’euro, à 1,1020 dollar pour un euro, alors qu’il cédait 0,13% avant la publication des chiffres de la croissance américaine au premier trimestre.

La veille, il avait même reculé à un plus bas en 13 mois, à 1,1095 dollar.

Si la croissance américaine a nettement freiné de janvier à mars, à 1,1% en rythme annualisé contre 2,6% au trimestre précédent, c’est surtout l’allure de l’inflation qui a fait réagir les marchés.

Les données trimestrielles du ministère américain du Commerce calculent un rythme d’inflation trimestriel basé sur les dépenses des ménages qui est ressorti --hors alimentation et énergie-- à 4,9%, contre 4,4% au trimestre précédent, soit une accélération surprenante.

Les courtiers ne s’y sont pas trompés, renversant la tendance du billet vert à la hausse, car cette ténacité de l’inflation renforce les certitudes d’une hausse des taux d’intérêt par la banque centrale américaine mercredi prochain.

«Les données du PIB suggèrent que l’inflation tourne encore à un rythme trop élevé et on a vu dans la foulée un rebond des rendements obligataires», a expliqué Shaun Osborne, analyste de Scotiabank, à l’AFP.

Les taux sur les bons à deux ans sont ainsi remontés à 4,08%, contre 3,95% la veille, tandis que ceux à 10 ans ont grimpé à 3,52%, contre 3,44%.

Désormais, les marchés estiment qu’il y a plus de 86% de chances qu’un relèvement de 25 points de base des taux au jour le jour soit décidé par la Fed lors de sa réunion des 2 et 3 mai. «Ne pas voir de hausse des taux serait une très, très grande surprise», a estimé Shaun Osborne, ajoutant que la Fed se trouvait toutefois «dans une position difficile, avec une économie qui ralentit».

En fin de semaine prochaine, un nouveau rapport officiel sur l’emploi américain risque de montrer une nette décélération des créations d’emplois en avril. Des premières prévisions évoquent 175.000 embauches, un plus bas depuis fin 2020, prévient l’analyste.

Le dollar s’échangeait toutefois aussi sur un mode défensif, car «la Fed est très proche de la fin de son cycle de taux tandis que la Banque d’Angleterre et que la BCE ont encore du chemin à faire pour présenter une politique monétaire suffisamment restrictive qui jugule l’inflation», a rappelé Shaun Osborne.

Vers 18H30 GMT, le billet vert perdait 0,10% face à la livre, à 1,2481 dollar.

Le bitcoin gagnait 3,26% à 29.344 dollars.

A l’approche de la fin de la semaine, il faudra aussi se méfier de mouvements de prises de bénéfices ou d’achats à bon compte, car «il y aura des ajustements de portefeuille de fin de mois, d’autant plus que le week-end sera long en Europe» avec un 1er mai férié, ont averti les analystes de Sucden.