Le dollar a nettement rebondi mardi face à la plupart des devises majeures, recherché dans un climat d’aversion au risque généré par une nouvelle alerte sur les banques.

Vers 19H45 GMT, le billet vert prenait 0,66% face à la monnaie unique, à 1,0973 dollar pour un euro. Après avoir frôlé son plus bas niveau en un an, le «greenback», l’un des surnoms du dollar, s’est brutalement ressaisi.

Premier élément de ce retournement, «le stress sur les banques», selon Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.

Tout a commencé avec la banque régionale First Republic, parfois considérée comme le nouveau maillon faible de l’industrie financière américaine, qui a annoncé avoir vu ses dépôts fondre de plus de 100 milliards de dollars depuis le début de l’année.

Le marché a ensuite relevé les résultats, jugés décevants, de l’établissement suisse UBS ainsi que la publication de l’Espagnole Santander, qui a perdu 6% de ses dépôts en un trimestre.

La séquence a ravivé les tensions de début mars qui avaient quasiment disparu depuis plusieurs semaines et qui avaient profité au dollar, considéré comme une valeur refuge en cas de turbulences financières.

Déjà mûr pour une chute, le marché a mal vécu le repli inattendu de l’indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis, passé de 104 à 101,3 points en avril par rapport au moins précédent, selon l’organisation Conference Board, alors que les économistes voyaient un statu quo.

«Les éléments du jour pointent dans la même direction, celle d’une demande mondiale qui ralentit et de la perspective d’une récession», a résumé Marc Chandler.

Si le ralentissement est en cours aux Etats-Unis, il pourrait se ressentir encore davantage dans d’autres économies plus dépendantes de leurs exportations et de la conjoncture mondiale, selon l’analyste, ce qui explique que les devises dites de croissance aient souffert mardi.

Les dollars canadien et australien, ainsi que le rand sud-africain ou même le peso mexicain étaient ainsi malmenés.