Le dollar se rapproche de nouveau de la parité avec l’euro

AWP

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Vers 19h45, le billet vert gagnait 0,94% face à la monnaie unique, à 0,9915 euro pour un dollar, ou 1,0085 dollar pour un euro.

Le dollar a fait une percée jeudi pour se rapprocher de nouveau de la parité avec l’euro, soutenu par la détermination de la banque centrale américaine (Fed) à poursuivre sa lutte contre l’inflation dans les prochains mois.

Vers 17H45 GMT, le billet vert gagnait 0,94% face à la monnaie unique, à 0,9915 euro pour un dollar, ou 1,0085 dollar pour un euro. Il a ainsi effectué sa première incursion sous 1,10 dollar pour un euro depuis trois semaines, avançant même jusqu’à 1,0080 dollar.

«Les cambistes font une nouvelle lecture des minutes d’hier», c’est-à-dire le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, publié mercredi, a expliqué Matt Weller, de StoneX.

La volonté des membres de l’institution de maintenir une politique monétaire restrictive, c’est-à-dire qui ralentit l’économie, durant une période significative, l’a ainsi emporté sur leur crainte d’un resserrement excessif, également exprimée dans le document.

Pour l’analyste, «cela douche l’idée d’un revirement imminent» de la trajectoire des taux de la Fed, sur lequel tablaient bon nombre d’opérateurs.

Deux nouveaux indicateurs américains de bonne tenue ont accrédité la thèse d’une économie robuste, qui semble encaisser sans soubresaut la hausse des taux et la dégradation de la conjoncture mondiale.

Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage se sont ainsi inscrites sensiblement en-deçà des attentes, et l’indice d’activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est) est ressorti positif en août alors que les économistes anticipaient un troisième mois négatif d’affilée.

Mahir Rasheed, d’Oxford Economics, prévoit «une poursuite de la croissance à un rythme modéré dans les mois à venir, avec des dépenses de consommation toujours solides et un marché de l’emploi toujours vigoureux qui empêchera l’économie de sombrer» dans une récession.

L’euro, lui, n’a pas bénéficié des déclarations d’Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a laissé entendre, dans une interview à l’agence Reuters, qu’une hausse d’un demi-point du taux directeur était prévisible lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, le 8 septembre.

La responsable a également estimé que même une récession en zone euro ne suffirait pas à juguler l’inflation élevée que connaît la région actuellement.

«Cela a un peu inquiété les cambistes», selon Matt Weller, car «la crédibilité de la BCE est en jeu». Pour l’analyste, «il y a une possibilité que l’on retrouve la parité dès la semaine prochaine». La parité avait déjà été atteinte mi-juillet, pour la première fois depuis près de 20 ans.

Ailleurs sur le marché des changes, la livre turque est descendue à son plus bas niveau depuis le 20 décembre, après la décision de la Banque centrale turque d’abaisser son taux directeur de 14% à 13%, alors que l’inflation a atteint 79,6% en juillet sur un an.

«Le mouvement a été limité pour l’instant parce qu’il semble que la Banque centrale turque soit en train d’intervenir pour empêcher une plus forte dépréciation», selon Matt Weller, «mais ses munitions sont limitées.»

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