L’euro se replie face au dollar stimulé par un discours de la Fed

AWP

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Vers 19h30, la monnaie unique perdait 0,30% à 1,1018 dollar pour un euro.

L’euro se repliait lundi face à un dollar qui retrouvait de la vigueur, porté par une vive hausse des rendements obligataires et un discours du patron de la Fed agressif sur les taux.

Vers 18H30 GMT, l’euro perdait 0,30% à 1,1018 dollar pour un euro.

La semaine passée, l’euro avait profité de l’espoir des investisseurs sur les négociations entre la Russie et l’Ukraine et le dollar avait connu sa première semaine de faiblesse en un mois.

Mais lundi, lors d’une conférence sur l’économie le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell est apparu encore plus déterminé à relever les taux rapidement pour contrer l’inflation.

«Il a continué sur le ton belliciste de sa conférence de presse de la semaine dernière, faisant valoir que la Fed va avoir besoin d’agir vite (...) quitte à passer à des niveaux plus restrictifs pour rétablir la stabilité des prix», a souligné John Higgins, économiste à Capital Economics.

Dans ce discours, Jerome Powell a également «laissé la porte ouverte à une augmentation des taux d’un demi-point de base (0,50%) lors de l’une des prochaines réunions du Comité monétaire», a averti l’économiste.

La Fed a relevé mercredi ses taux directeurs, pour la première fois depuis 2018, afin de lutter contre l’inflation qui est au plus haut depuis 40 ans. Et plusieurs nouvelles hausses sont à prévoir en 2022, sans doute une à chaque réunion.

Le dollar s’en est trouvé raffermi alors que le patron de la Banque centrale a aussi assuré, malgré ces perspectives de hausses des taux, ne pas voir un risque élevé de récession l’année prochaine, car l’économie américaine est «très, très solide».

En outre, un de ses lieutenants à la Fed, le président de l’antenne d’Atlanta, Raphael Bostic, a prévenu pour sa part que l’inflation pourrait encore s’accélérer.

Soutenant également le billet vert, les rendements sur les bons du Trésor américain à 10 ans, qui évoluent en sens inverse du prix des obligations qui étaient recherchées, grimpaient fortement.

Ces taux se hissaient à plus de 2,30% pour la première fois en trois ans, contre 2,14% vendredi.

Les rendements à 2 ans montaient aussi au-dessus de 2%, un plus haut depuis 2019.

Les préoccupations autour du conflit russo-ukrainien pesaient aussi l’euro.

Si l’idée d’un cessez-le-feu a profité à la devise la semaine précédente, «les cambistes se sont rendus compte que l’euphorie qui entourait les négociations était prématurée», a jugé Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.

Le Kremlin a estimé lundi qu’un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde», au moment où l’Union européenne doit étudier lors d’une réunion la possibilité de nouvelles sanctions contre Moscou.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a par ailleurs écarté le risque de «stagflation», c’est-à-dire qu’une croissance inexistante se conjugue à une inflation élevée.

Si l’inflation est là, «on ne voit pas actuellement d’éléments de stagnation» sur l’économie de la zone euro, a affirmé la dirigeante au cours d’une séance de questions-réponses à l’Institut Montaigne à Paris.

Contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a entamé des tours de vis, la BCE conserve pour l’instant ses taux à leur niveau ultra-bas.

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