L’euro de nouveau en retrait, la croissance européenne inquiète

AWP

1 minute de lecture

Vers 21h20, la monnaie unique cédait 0,80% face au billet vert, à 1,0987 dollar pour un euro.

L’euro reculait sensiblement face au dollar américain jeudi, entraîné vers le bas par l’absence d’avancée diplomatique sur l’Ukraine et les nouvelles prévisions de croissance de la Banque centrale européenne (BCE), qui intègrent l’impact de la guerre et des sanctions.

Vers 20H20 GMT, la monnaie unique cédait 0,80% face au billet vert, à 1,0987 dollar pour un euro.

Dans un premier temps, jeudi, «l’euro a consolidé ses gains (de mercredi) après la décision de la BCE (...) de mettre fin à son programme exceptionnel de rachat d’actifs (APP) dès le troisième trimestre, plus tôt que prévu», a commenté, dans une note, Joe Manimbo, analyste de Western Union.

La devise commune à 19 pays européens a même franchi 1,11 dollar pour la première fois depuis une semaine.

Mais l’embellie a été de courte durée et l’euro s’est rapidement replié, jusqu’à descendre sous 1,10 dollar.

«Si la BCE s’est montrée plus agressive sur la fin des achats d’actifs, elle n’a pas, selon nous, fait de changement significatif sur le calendrier de hausse de taux» d’intérêt, ont fait valoir, dans une note, les analystes de Wells Fargo.

«Je pense que le marché a davantage réagi aux prévisions et à la trajectoire désastreuse de l’économie à court terme», a expliqué Christopher Vecchio, analyste pour le site spécialisé DailyFX.

L’institution s’attend maintenant à 3,7% de croissance en 2022, contre 4,2% précédemment. Elle a aussi relevé brutalement sa projection d’inflation, à 5,1% pour cette année, soit quasiment deux points de plus que la dernière estimation (3,2%).

Le recul de l’euro «nous dit que le marché est toujours inquiet (...) de savoir si la crise en Ukraine se terminera de façon à ce que les craintes liées à l’inflation repasse au second plan», a expliqué Christopher Vecchio.

Ailleurs sur le marché des changes, la devise de plusieurs des grands partenaires commerciaux de la Russie, soumise à de lourdes sanctions, commence à montrer des signes d’affaiblissement.

Jeudi, la livre turque est descendue à son plus bas niveau depuis le 20 décembre, date de l’annonce de mesures de soutien exceptionnelles par le président Recep Tayyip Erdogan, qui avaient permis de contenir la chute de cette devise.

«C’est l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires», a estimé Christopher Vecchio, pour qui «cela pourrait amener de l’instabilité en Turquie», qui est important importateur de matières premières russes, y compris agricoles.

Autre pays réalisant d’importants échanges commerciaux avec la Russie, le Kazakhstan, dont la devise, le tenge, a reculé jeudi au plus bas niveau de son histoire face au dollar, à 521,105 tenge pour un dollar.

A lire aussi...