Geberit améliore sa rentabilité et relève le dividende

AWP

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Pour l’exercice en cours, le groupe anticipe une année difficile, marquée par un nouvel accroissement général de la volatilité. L'action recule.

Le spécialiste des techniques sanitaires Geberit est parvenu à améliorer ses résultats aussi bien sur le plan opérationnel que net en 2018, dans un contexte caractérisé par une augmentation de la volatilité et un essoufflement de la dynamique de croissance de certains débouchés.

Les actionnaires se verront proposer un dividende légèrement relevé. Toutefois, la prudence affichée par la direction à l’heure de formuler ses objectifs pour l’exercice en cours a été très peu appréciée par le marché.

Le chiffre d’affaires, déjà dévoilé mi-janvier, a été confirmé à 3,08 milliards de francs (+5,9%). Le flux de trésorerie opérationnel (Ebitda) a crû de 5,7% à un montant record de 868 millions, alors que la marge correspondante est restée stable à 28,2%, a précisé le groupe saint-gallois mardi dans un communiqué.

Le bénéfice net ajusté est ressorti à 626 millions de francs, 3,7% de mieux qu’en 2017. Fort de ces résultats, le conseil d’administration proposera lors de l’assemblée du 3 avril une rémunération de 10,80 francs par nominative au titre de l’exercice écoulé, contre 10,40 francs un an plus tôt.

Si la performance opérationnelle a dépassé les attentes les plus optimistes, le bénéfice net ajusté s’est inscrit dans le haut de la fourchette des projections des analystes consultés par AWP, qui tablaient en moyenne sur 622 millions de francs. La communauté financière s’attendait en revanche à plus de générosité en matière de dividende (11,00 francs).

Pour l’exercice en cours, la direction de Geberit anticipe une année difficile, marquée par un nouvel accroissement général de la volatilité et le ralentissement des activités de construction sur certains marchés.

Pression inflationniste sur les salaires

La situation sur l’important marché allemand devrait continuer de souffrir du manque d’installateurs, malgré une demande robuste, alors que les marchés italien et britannique risquent d’être grevés par les incertitudes politiques.

La pénurie de main d’oeuvre sur certains marchés devrait se traduire par une pression inflationniste sur les salaires «d’environ 3%», a indiqué en conférence de presse le directeur général (CEO) Christian Buhl. En 2018, celle-ci est ressortie à 2,7% à l’échelle du groupe.

Selon le patron de Geberit, il n’y a cependant pas lieu de s’inquiéter d’une érosion des marges. «Nous voyons toujours un potentiel d’amélioration de notre efficience», a-t-il poursuivi, rappelant que l’entreprise a déjà dû faire face ces dernières années au renchérissement des matières premières et à la hausse des charges de personnel.

Malgré ces difficultés, le groupe entend réaliser une «solide performance dans toutes ses lignes de produits et dans tous ses marchés» et conquérir des parts de marché «comme lors des exercices précédents», sans toutefois articuler d’objectifs chiffrés.

Même pas peur du Brexit

Les acquisitions sont toujours à l’ordre du jour, mais après la finalisation de l’acquisition de Sanitec, la probabilité d’une transaction d’envergure est plutôt faible, même si pas entièrement exclue, selon le CEO.

Interrogé sur les conséquences d’un Brexit sans accord, ce dernier a souligné que Geberit réalisait moins de 4% de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni.

La communauté financière est tiraillée entre des résultats solides et des perspectives lugubres. Goldman Sachs s’attend à ce que la croissance organique manque pour la première fois les 4-6% visés en 2019, ainsi que pour les deux années suivantes, avec à la clé une érosion des marges. La banque d’investissement américaine invite à se défaire du titre.

Geberit continue à générer de la valeur même pendant les périodes difficiles, souligne Vontobel, qui estime cependant qu’au vu de la détérioration attendue du marché de la construction, le groupe devra procéder à plus d’investissements pour atteindre son objectif de croissance à moyen terme.

Optimistes jusqu’à l’ouverture, les investisseurs se sont laissés gagner par le pessimisme de la direction. Après avoir dépassé les 413 francs dans les premiers échanges, la nominative Geberit a rapidement plongé dans le rouge vif, frôlant -3,4%. Elle a finalement achevé la séance sur un repli moindre de 1,69% à 401 francs, alors que le SMI a lui clôturé en baisse de 0,1%.

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