Le deuxième trimestre, comme le précédent, s’est montré favorable au marché des capitaux. Ainsi, les actions mondiales ont enregistré une croissance d’environ 5%, tandis que les obligations ont globalement progressé légèrement malgré la hausse des taux d’intérêt. Avec des volatilités toujours faibles, la Réserve fédérale américaine a relevé comme prévu ses Fed Funds de 25 points de base en mai, pour les établir à 5,0%-5,25%. Après une pause en juin, le marché prévoit désormais une nouvelle augmentation de 25 points de base en juillet, tandis que les «Dot Plots» de la Fed laissent entrevoir au moins deux augmentations d’ici à la fin de l’année. L’offre et la demande arrivent déjà à un meilleur équilibre afin de ramener progressivement l’inflation vers les 2%. Toutefois, seule l’inflation globale a diminué jusqu’à présent, en raison de la chute des prix de l’énergie et des biens. L’inflation sous-jacente se maintient à 5,3%, et demeure donc trop élevée. Il convient de déterminer ici comment la politique monétaire et le stress du secteur bancaire influencent l’économie. Des secteurs sensibles aux taux d’intérêt tels que les investissements et le secteur de la construction ont réagi. Mais l’effet total des hausses des taux d’intérêt ne sera probablement répercuté sur l’ensemble de l’économie qu’avec un certain retard. Dans le contexte du ralentissement de la dynamique économique, l’économie américaine va glisser dans une légère récession vers la fin de l’année.

La BCE a relevé ses taux d’intérêt en deux étapes à 3,5% au deuxième trimestre, et n’a donc pas marqué de pause en juin. Étant donné que l’inflation sous-jacente s’inscrit également à 5,3% dans la zone euro et que la Banque centrale a agi plus tardivement et moins relevé ses taux d’intérêt jusqu’à présent, elle a un certain retard à rattraper. Là aussi, une nouvelle mesure de 25 points de base a été prise en compte, avec la possibilité d’une augmentation à 4% en septembre (en fonction des données macroéconomiques qui seront publiées d’ici là). Lors de sa réunion trimestrielle, la Banque nationale suisse a relevé les taux d’intérêt de 25 points de base à 1,75%. Avec une inflation sous-jacente de 1,9%, elle se trouve dans une situation relativement confortable. Une augmentation à 2% en automne semble toutefois probable, car en raison de la progression des loyers (augmentation du taux de référence), les prix enregistreront une hausse temporaire.

Les résultats des entreprises publiés au cours du trimestre ont été meilleurs que prévu. La société américaine Nvidia, spécialisée dans le développement de puces et de processeurs graphiques, a été une (bonne) surprise absolue suite à la perspective de gains massifs de chiffre d’affaires dans le contexte de l’utilisation de l’intelligence artificielle. La valeur de marché est ainsi montée en peu de temps à plus de mille milliards de dollars, dans une grande euphorie. Les évaluations actuelles sont extrêmement élevées, même en acceptant le caractère disruptif de l’intelligence artificielle. Au premier semestre, le secteur technologique américain dans son ensemble a enregistré sa meilleure performance depuis longtemps. Sans la hausse massive des valeurs fortement capitalisées, le S&P 500 n’aurait guère progressé cette année. L’entreprise Apple atteint désormais une valeur de marché incroyable de trois mille milliards de dollars.