Baromètre de la prévoyance 2023: la confiance, c’est bien, la responsabilité personnelle, c’est mieux!

Communiqué, Raiffeisen

3 minutes de lecture

Pour sa sixième édition, le Baromètre de la prévoyance Raiffeisen 2023 présente un aperçu actuel et représentatif de l’opinion de la population suisse concernant la prévoyance vieillesse.

  • Les connaissances de la population suisse en matière de prévoyance stagnent à un faible niveau, surtout en ce qui concerne le 2e pilier.
  • La retraite anticipée et la poursuite du travail après l’âge de la retraite sont de plus en plus populaires.
  • L’épargne-titres dans le 3e pilier continue de gagner en importance.
  • Malgré la réforme de l’AVS, les Suisses font moins confiance au 1er pilier.

Pour sa sixième édition, le Baromètre de la prévoyance Raiffeisen 2023 présente un aperçu actuel et représentatif de l’opinion de la population suisse concernant la prévoyance vieillesse. De plus, des questions portant spécifiquement sur le système de prévoyance vieillesse suisse ont été posées afin d’évaluer les connaissances de la population en matière de prévoyance vieillesse. Le constat est clair: le degré de connaissance stagne à un faible niveau. Le 3e pilier est celui que la population connait le mieux. La plus grande lacune de connaissances se situe dans le domaine du 2e pilier. Par exemple, seul un peu plus d’un tiers des personnes sondées savait que si l’avoir dans la caisse est bien placé, cela a un effet positif sur le montant de la rente. Ces résultats se recoupent avec l’auto-évaluation de la population suisse: 38,7% des personnes interrogées considèrent que leurs connaissances en matière de prévoyance sont moyennes. Environ un dixième estime ne rien y connaître à ce sujet.

Plus grande marge de manœuvre personnelle souhaitée

Le Baromètre de la prévoyance révèle le besoin accru d’une conception individualisée des solutions de prévoyance et de l’entrée dans la troisième phase de vie. Avec les trois projets sur la prévoyance vieillesse qui devraient être soumis en votation populaire en 2024, la sphère politique tient également compte de cette situation. A 8,5%, le nombre de personnes qui prévoient de partir à la retraite plus de cinq ans avant l’âge de la retraite ordinaire a augmenté depuis l’année précédente (5,6%), les hommes étant nettement plus nombreux que les femmes. Dans le même temps, le nombre de personnes ne sachant pas à quel moment elles souhaitent prendre leur retraite a augmenté, passant de 14,5% en 2022 à 19,1% cette année. Plus de 70% des personnes sondées peuvent s’imaginer continuer à travailler de manière irrégulière, à temps partiel ou à temps plein après l’âge ordinaire de la retraite. La question du passage à un modèle de durée de la vie active divise. Ce modèle prévoit que les personnes qui entrent tardivement dans la vie active, ou qui connaissent des interruptions de travail, partent à la retraite plus tard. Elles sont 44% à y être favorables et autant à être contre. Les hommes (52,3%) et les personnes entre 51 et 65 ans (45,5%) y sont nettement plus favorables que les femmes (34,8%) et les jeunes de 18 à 30 ans (32,2%). En ce qui concerne l’abaissement du seuil d’entrée dans le 2e pilier, le constat est sans appel: près de deux tiers des personnes sondées le soutiennent, et un cinquième s’y oppose. 60% des Alémaniques et des Romandes y sont favorables, un taux nettement plus élevé que chez les Suisses italophones (43,4%). L’adoption du projet de réforme signifierait que 70’000 personnes actives seraient alors nouvellement assurées dans une caisse de pension, mais verraient aussi leurs cotisations salariales augmenter.

La confiance dans les trois piliers est ébranlée

En ce qui concerne la confiance dans le système de prévoyance vieillesse suisse, le constat est plutôt pessimiste. La prévoyance vieillesse privée jouit de la plus grande confiance, tandis que l’AVS, comme les années précédentes, obtient le résultat le plus bas. C’est surprenant car l’AVS est renforcée par la réforme AVS 21 qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Cette baisse de la confiance peut également être liée au fait que la flexibilisation du départ à la retraite et l’incitation à continuer de travailler après l’âge de référence ont tendance à accroître la complexité de ce système de prévoyance. Les plus jeunes sont particulièrement pessimistes: ils sont plus d’un quart à ne pas avoir confiance dans le 1er pilier. La confiance dans la prévoyance professionnelle est un peu plus élevée, mais toujours nettement en-dessous de celle accordée au 3e pilier. De plus, le nombre de personnes ayant une grande ou une très grande confiance dans les caisses de pension a reculé, passant de 19,2% en 2022 à 17,9% en 2023. Ce niveau peu élevé pourrait être lié, entre autres, au manque de connaissance et à l’incertitude qui en découle. Les personnes âgées entre 51 et 65 ans font davantage confiance au 2e pilier que les 31-50 ans. Pour le 3e pilier aussi, la part des personnes ayant une grande confiance a reculé, passant de presque 50% en 2022 à 46,7% en 2023.

Différents degrés de responsabilité individuelle

S’agissant de la question de savoir à qui incombe la responsabilité de disposer de ressources financières suffisantes une fois à la retraite, les réponses sont très différentes en fonction de l’âge. Le sentiment de responsabilité individuelle est le plus fort chez les personnes âgées entre 51 et 65 ans (80%). En revanche, chez les plus jeunes personnes sondées, c’est l’idée que l’Etat a la responsabilité de garantir la prévoyance vieillesse qui arrive en tête (environ 25%). Dans le 3e pilier, la tendance à l’épargne-titres ne faiblit pas. Avec 42,2%, le nombre de personnes interrogées qui placent une partie ou la totalité de leur avoir disponible dans leur pilier 3a sur les marchés financiers est un peu plus important que l’année précédente. Chez les 18-30 ans, l’épargne-titres est même un peu plus populaire que le compte de prévoyance 3a. La part des solutions d’assurance a légèrement diminué. 53% des personnes sondées rejettent la possibilité de placer soi-même une partie de l’avoir de la caisse de pension. Seul un peu moins d'un dixième des personnes interrogées souhaiteraient le faire de manière autonome, 18,5 % en faisant appel à un conseiller en placement.

A propos du Baromètre de la prévoyance

Le Baromètre de la prévoyance s’appuie sur un sondage réalisé en ligne entre le 9 et le 29 juin 2023 avec Quantilope auprès de 1’052 personnes âgées de 18 à 65 ans et sur l’analyse de données économiques. C’est la deuxième fois que des personnes âgées de 65 ans et plus ont aussi participé au sondage. Ces données ne sont toutefois pas intégrées au Baromètre, mais servent de complément. L’enquête est représentative de toutes les régions de Suisse et se veut un état des lieux de la prévoyance vieillesse financière dans notre pays. Le Baromètre de la prévoyance a été publié pour la première fois en 2018. En effet, il est réalisé chaque année pour continuer à recueillir de nouveaux éléments sur la thématique de la prévoyance. Alors que Raiffeisen apporte les perspectives des entrepreneurs et des consommateurs dans le calcul du Baromètre de la prévoyance, la School of Management and Law de la ZHAW se charge de la partie scientifique.

 

L'étude complète est disponible en cliquant ici.

A lire aussi...