Public Eye dépose une dénonciation pénale contre UBS

AWP

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La dénonciation documente de possibles actes de blanchiment d’argent et un possible défaut de vigilance en matière d’opérations financières au sein d’UBS pour empêcher le blanchiment de fonds.

Public Eye a déposé vendredi une dénonciation pénale contre UBS auprès du Ministère public de la Confédération (MPC). La dénonciation documente de possibles actes de blanchiment d’argent et un possible défaut de vigilance en matière d’opérations financières au sein d’UBS pour empêcher le blanchiment de fonds.

La dénonciation pénale porte sur les agissements de Philippe de Moerloose, un homme d’affaires belge proche de l’ancien président de République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, et de la banque UBS à Genève et Zurich, où le Belge a reçu des fonds «de provenance douteuse», indique Public Eye vendredi dans un communiqué.

L’ONG a déposé cette dénonciation avec la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) et l’association UNIS, un réseau de lutte contre la corruption. Sollicité par Keystone-ATS, un porte-parole de la banque n’a pas voulu commenter le dépôt de cette dénonciation pénale.

Le dépôt de cette dénonciation pénale fait suite aux révélations de l’enquête «Congo Hold-Up», publiée fin 2021 sur le site de Public Eye. Elle revêlait la possible implication d’UBS dans le blanchiment de fonds publics congolais détournés par le clan Kabila.

Selon les enquêteurs, l’un des proches du président, M. de Moerloose, avait reçu entre 2012 et 2013 19 millions de dollars sur ses comptes à Zurich et Genève. L’homme d’affaires aurait reçu en 2012 7 millions de dollars sur son compte UBS à Zurich, «ouvert au nom d’une société offshore».

Le consortium réunissant 19 médias internationaux et cinq ONG qui a pu analyser des millions de documents bancaires dans le cadre de l’enquête estime que ces millions provenaient d’une société agricole contrôlée par le clan Kabila, au motif d’achat de matériel. L’origine de ces fonds serait des pots-de-vin de la part d’entreprises chinoises aux dirigeants congolais dans le cadre d’un contrat minier.

Procédures judiciaires dans d’autres pays

D’autre part, M. de Moerloose aurait touché 12 millions de dollars à UBS Genève pour la vente d’un immeuble à Kinshasa. L’acquéreur serait une société écran détenue par la famille Kabila. L’argent proviendrait d’un mécanisme de prêts non-réglementaire auprès de la Banque centrale du Congo.

Les informations de «Congo Hold-up» ont déjà abouti à des procédures judiciaires dans d’autres pays, note Public Eye. La justice belge a notamment perquisitionné le domicile de Philippe de Moerloose dans le cadre d’une enquête dirigée contre lui pour des soupçons de «corruption d’agents publics étrangers».

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