La banque privée Piguet Galland a vu son résultat net reculer de 7% à 7,2 millions de francs au cours de l’exercice 2022 compte tenu du contexte économique difficile. Cependant, la filiale de la Banque cantonale vaudoise (BCV) a pu pallier la baisse des avoirs par un fort apport d’argent frais.

Par activités, les opérations sur les commissions ont reculé de 3% à 38,6 millions de francs. De leur côté, les revenus d’opérations d’intérêt ont gonflé de 22% à 9,1 millions. Et les opérations de négoce ont suivi la même tendance avec une hausse de 24% à 11,5 millions, rapporte un communiqué paru jeudi.

«Nous sommes restés sur la bonne dynamique dont nous avions fait l’expérience en 2021, mais la situation géopolitique et inflationniste a été très particulière», explique le directeur général, Olivier Calloud, à l’agence AWP.

Les recettes totales ont progressé de 4% à 59,6 millions de francs. Les charges d’exploitation se sont vu enfler de 7% à 47,8 millions pour le financement d’investissements d’outils et processus, mais aussi dans le recrutement et la formation de collaborateurs, notamment «les équipes commerciales et la partie Advisory avec des spécialistes qui animent les mandats», précise le dirigeant en mettant en avant les 163 collaborateurs.

Fin 2022, les avoirs administrés étaient affichés à 6,3 milliards de francs, soit 7% de moins qu’un an auparavant. Cette variation de 449 millions est due à l’effet négatif des marchés financiers, en partie compensé par l’apport net d’argent frais à hauteur de 451 millions.   

«La croissance commerciale a permis de compenser une partie de la baisse et la remontée des taux a eu un effet favorable sur nos revenus», constate M. Calloud. Concernant le retour à la normale du marché obligataire, il se dit satisfait de pouvoir mieux utiliser cette classe d’actifs. «Revenir à des rendements positifs, c’est un réel soulagement.»

L’établissement yverdonnois, à la clientèle variée essentiellement basée sur le territoire romand, illustre sa croissance commerciale par une expansion à l’actif des crédits pour 84 millions (+10%). Le total au bilan atteint 1,3 milliard, soit 3% de moins qu’en 2021. Les fonds propres ont augmenté de 6% à 75 millions. Enfin, le ratio de fonds propres est affiché à 15,8% et celui de la BCV à 17,7%, rappelle un communiqué.

Le conseil d’administration pourra proposer aux actionnaires un dividende inchangé pour un total de 3 millions de francs. Issue de la fusion de deux établissements éponymes en 2011, Piguet Galland est une filiale à 99,7%  de BCV, lui permettant «d’avoir l’agilité d’un acteur local et la sécurité d’un acteur institutionnel», souligne le directeur général.

Au sujet de l’établissement bancaire Credit Suisse et de sa reprise par son concurrent UBS, le dirigeant avoue avoir ressenti une accélération bien avant mars. «Sans velléité de cibler plus spécifiquement la clientèle de Credit Suisse, dans notre suivi de la provenance et la destination de nos clients, nous avons constaté une augmentation significative des flux en provenance de cette banque dès septembre 2022. Avant cette date, le bilan était assez équilibré.»

Pour la suite de l’exercice 2023, la direction entend étoffer les équipes déjà présentes à Genève, Lausanne, Yverdon-les-Bains, Nyon, Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. A plus long terme, d’autres cantons romands «pourraient être intéressants pour une prochaine implantation.» Deux autres initiatives portant sur la digitalisation des produits et services ainsi que sur la RSE (Responsabilité sociétale d’entreprise) sont en cours de réalisation.

Le premier trimestre suit la même tendance haussière que celle observée début 2021. «Nous espérons franchir la barre des 5000 clients d’ici mai», ambitionne M. Calloud qui annonce déjà un résultat net record depuis la fusion Piguet et Galland il y a plus d’une décennie.