Small is beautiful

Alexander Roose, Quirien Lemey, Jonathan Graas, DECALIA

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Découvrez le potentiel caché des actions de petite et moyenne capitalisation.

Démarquez-vous de la foule: les cours de ces actions ont déjà intégré la possibilité d'une récession, ce qui leur confère un profil risque/rémunération favorable pour ceux qui cherchent à tirer parti d’une analyse prospective du marché

Les conditions actuelles du marché plaident en faveur d'une augmentation de l'exposition aux petites et moyennes capitalisations. Ces valeurs ont récemment sous-performé de manière significative leurs homologues de plus grande taille, ce qui pourrait indiquer qu'une récession est déjà intégrée dans leurs cours. En outre, leurs ratios de valorisation attractifs, associés à leur tendance historique à surperformer en début de reprise économique après la fin du cycle de relèvement des taux par les banques centrales, donnent aux petites et moyennes capitalisations le statut d’opportunité d'investissement. Il est à noter que depuis le début du mois de juin, nous commençons à observer une dynamique positive dans l'univers des petites et moyennes capitalisations.

Du point de vue de la valorisation, le ratio cours/bénéfice (P/E) prévisionnel du S&P 400 (indice de référence des valeurs moyennes américaines) s'établit à 13,2 fois, ce qui est proche des points bas observés au cours des deux dernières décennies, à l'exception d'une brève période pendant la crise financière mondiale. En termes relatifs, ce niveau de valorisation apparait encore plus attractif, le différentiel par rapport au S&P 500 allant au-delà de deux écarts-types. Des enseignements similaires peuvent être tirés pour le Russell 2000 (indice de référence des petites capitalisations), qui affiche un niveau de valorisation absolue encore plus faible. Compte tenu de la relation historique entre le P/E prévisionnel à 12 mois du Russell 2000 et les performances ultérieures, cette classe d’actifs présente actuellement un potentiel de performance annualisée à deux chiffres.

Un autre facteur favorable aux petites et moyennes capitalisations réside dans leurs niveaux de valorisation qui intègrent déjà la possibilité d’une récession contrairement aux grandes capitalisations. Si l'on compare les niveaux de P/E à l'indice ISM manufacturier, il apparaît clairement que l'indice des moyennes capitalisations a subi des baisses plus marquées que le S&P 500.

Le début de cycle économique favorise généralement la performance des petites capitalisations par rapport aux grandes. En analysant les données depuis 1979, l’indice Russell 2000 a affiché une surperformance moyenne de 8% par rapport au S&P 500 durant cette phase, avec un taux de réussite supérieur à 70%. À l'inverse, cet indice a tendance à sous-performer de 2 à 4% dans la dernière phase du cycle et lors des ralentissements avérés.

En outre, au cours les premières phases du cycle, les bénéfices des petites capitalisations ont tendance à rebondir rapidement après avoir atteint leur point bas. Par le passé, l’indice Russell 2000 a mis en moyenne 1,42 année pour revenir à son précédent sommet, les trois quarts du rebond ayant été réalisés au cours de la première année. Même pendant les véritables récessions, bien que le rattrapage complet des bénéfices ait pris plus de temps (1,87 année), le rebond au cours de la première année a été particulièrement solide.

Compte tenu des spécificités du cycle actuel, caractérisé par une inflation persistante et un resserrement monétaire rapide, les données historiques viennent de nouveau renforcer les arguments en faveur des petites capitalisations. Non seulement elles ont surperformé pendant la période inflationniste des années 1970, mais leurs performances au cours des 12 mois ayant suivi la dernière hausse des taux de la Fed ont également été les plus élevées à cette époque.

En conclusion, pour générer de l'alpha et saisir de futures opportunités, il apparait aujourd’hui essentiel d'augmenter l'exposition aux petites et moyennes capitalisations.

Les petites et moyennes capitalisations sont à l'avant-garde de l'innovation et de la transition vers une société du futur. Même si le changement de paradigme que représente l'IA est habituellement associé à des grandes capitalisations telles que Nvdia ou plus indirectement ServiceNow, certaines sociétés de taille moyenne participeront aussi à cette révolution de l'IA. Ces entreprises, souvent caractérisées par leur agilité et leur esprit d’innovation, jouent un rôle essentiel dans la reconfiguration industrielle et la création de solutions durables pour répondre aux défis actuels et futurs de notre société.

Dans l'ensemble, l'introduction d'entreprises de petite et moyenne capitalisation dans la stratégie multithématique induit une exposition à un large éventail de secteurs, tout en captant le potentiel offert par des entreprises innovantes qui proposent des solutions pour un avenir plus durable et davantage circulaire. Ces entreprises combinent des perspectives de croissance attractives à des valorisations comparables à la moyenne du marché, ce qui les rend bien adaptées à des stratégies d’investissement à long terme.