Sevrage tabagique: un investissement solidaire!

Rudi Van Den Eynde, Candriam

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Lundi 31 mai, c’était la journée mondiale sans tabac, l’occasion de faire un point sur cette addiction.

Poumon, vessie, sein... Les produits de l’industrie du tabac sont à l’origine de 16 cancers. Selon l’OMS, le tabagisme cause plus de 8 millions de morts par an dans le monde. Le tabagisme passif fait aussi des ravages, y compris chez les enfants.

Un coût médico-économique majeur

Les coûts associés aux hospitalisations et traitements étaient estimés à 422 milliards de $ en 2012, soit 5,7% des dépenses de santé mondiales. En cumulant les dépenses directes et indirectes, le coût total du tabagisme s’élevait alors à 1 436 milliards de $, soit 1,8% du PIB international. 4 pays concentraient un quart de la facture globale: la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.

Pour des raisons sanitaires, économiques et sociales, les autorités compétentes se sont lancées dans une lutte effrénée contre le tabac. Les interdictions de publicité, la fixation d’un âge légal ou la hausse des prix ont démontré leur intérêt dans de nombreux pays. Ainsi le gouvernement néo-zélandais a décidé d’aller plus loin en interdisant la vente de cigarettes aux personnes nées après 2004. Son ambition: devenir la première nation sans tabac en 2025.

Un arsenal incomplet et insuffisant

Priorité mondiale de santé publique, l’arrêt du tabac ne se décrète pas aussi facilement. Sans une aide appropriée, le taux d’échec atteint 96%. En pleine expansion, le marché du sevrage tabagique se décompose en 2 grandes catégories: les substituts nicotiniques et les traitements pharmacologiques. Plusieurs molécules sont recommandées: le bupropion et la varénicline. Les gommes et patchs présentent des résultats inférieurs aux options médicamenteuses.

Certaines méthodes non conventionnelles comme l’hypnothérapie sont parfois privilégiées, mais elles s’avèrent moins efficaces. Faute de preuves irréfutables, les inhalateurs électroniques ne sont pas considérés comme une alternative viable.

De nouvelles approches

Des pistes novatrices sont à l’étude. Parmi les plus prometteuses, une équipe américaine du Scripps Research Institute1 dit avoir identifié une enzyme capable de détruire la nicotine dans le sang avant qu’elle n’atteigne le cerveau. Le progrès technologique trace aussi de nouvelles perspectives. Particulièrement prisée, l’application mobile QuitNow! propose des conseils, des astuces ou des jeux pour occuper l’esprit dans les moments de faiblesse. Elle a déjà été téléchargée plus d’un million de fois.

Acteurs du changement, les investisseurs auront un rôle majeur à jouer dans la lutte anti-tabac. Promoteur de santé publique, Candriam apportera sa contribution à cette cause solidaire. Par l’intermédiaire de son équipe d’experts, Candriam a pour ambition d’identifier les entreprises les plus innovantes à même de découvrir et produire les développements, les projets et les solutions de demain les plus utiles à la collectivité.

 

1 «An enzymatic approach reverses nicotine dependence, decreases compulsive-like intake, and prevents relapse», Sciences Advances (octobre 2018).

 

Les chiffres clés
Le tabagisme est la deuxième cause de mortalité dans le monde;
65 000 enfants meurent chaque année des maladies liées au tabagisme passif;
70 à 80% des infarctus du myocarde chez les moins de 50 ans sont dus au tabac;
Le tabac est le premier facteur de risque de cancer du poumon. Il est dix à quinze fois supérieur chez un fumeur.
Source: OMS
Journée mondiale sans tabac: un thème volontariste
La première journée mondiale sans tabac s’est tenue le 31 mai 1988. Depuis trente-trois ans, elle a lieu chaque année, à la même date. L’OMS et ses partenaires profitent systématiquement de cette occasion pour informer et sensibiliser les populations quant aux multiples risques liés au tabagisme. Après les cardiopathies, la santé pulmonaire et la protection des jeunes contre les manipulations de l’industrie du tabac, la thématique retenue pour cette nouvelle édition se veut volontariste: « Commit to quit! », autrement dit s’engager à arrêter. En amont de cette campagne, l’OMS se proposait de soutenir 100 millions de fumeurs qui tentent de renoncer à la cigarette. Dans le cadre d’un programme d’accompagnement initié en décembre dernier, elle fournit notamment des outils et des ressources pour leur permettre d’atteindre leur but. En 2020, le tabac était la principale cause de décès et d’incapacité dans le monde, avec plus de dix millions de victimes. Il se distinguait par une létalité supérieure à celle du sida, de la tuberculose, de la mortalité maternelle, des accidents de voiture, des suicides et des homicides combinés…