Rester prudent face à l’euphorie des marchés

Petiole Asset Management

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Le sentiment des investisseurs atteint des niveaux euphoriques, alors que les grandes banques prévoient une croissance modérée des marchés boursiers dans la prochaine décennie.

 

Au cours des deux dernières années, le S&P 500 a enregistré des hausses impressionnantes de 24% et 23% respectivement1. La dernière fois qu’un tel rallye s’est produit, c’était au milieu des années 1990, avec une série de cinq années consécutives de croissance annuelle de plus de 20%2. À première vue, il semblerait logique de rester investi sur les marchés boursiers. Mais cette dynamique peut-elle réellement se maintenir?

L’histoire suggère le contraire: les périodes de forte croissance sont souvent suivies de phases de forte volatilité. C’est là que le private equity joue un rôle clé, ayant historiquement surperformé les marchés publics de 4% par an. De son côté, le private credit ne se contente pas d’offrir des rendements plus élevés: il réduit aussi la volatilité de moitié par rapport aux marchés cotés, ce qui en fait un élément stabilisateur essentiel. Dans un environnement incertain, les marchés privés offrent à la fois croissance et protection, une combinaison de plus en plus précieuse pour les investisseurs.

Un autre regard sur les chiffres

Après une année 2022 difficile, marquée par des inquiétudes autour du commerce mondial et de la géopolitique, les marchés ont rebondi. La croissance économique solide et la baisse progressive de l’inflation ont renforcé la confiance des investisseurs.

Cependant, si l’on examine l’évolution du S&P 500 sur le siècle dernier, on observe que les périodes de forte hausse sont souvent suivies de longues phases de stagnation, pouvant durer entre 10 et 20 ans. Derrière ces périodes de consolidation se cachent parfois des corrections sévères pouvant atteindre 50%, rendant l’investissement chaotique pour les investisseurs.


Source: Topdown Charts, LSEG.

 

Les analystes utilisent souvent le ratio CAPE (Cyclically Adjusted Price-to-Earnings), développé par Robert Shiller, pour évaluer si les valorisations actuelles sont excessives. Cet indicateur compare les prix des actions aux bénéfices réels des entreprises afin de détecter un éventuel décalage entre ce que les investisseurs paient et ce qu’ils obtiennent réellement. Le graphique ci-dessous montre le CAPE indiquant les valorisations élevées ou faibles de l’indice S&P500 depuis les années 1870.


Source: Robert Shiller.

 

En février 2025, le CAPE atteint 37,97, un niveau proche de celui de la bulle de 2021 (38,53) et plus du double de la moyenne observée avant 1990 (14,1). En fait, ce niveau constitue la troisième évaluation la plus élevée des 150 ans d’histoire de l’indice CAPE, soulignant à quel point les prix des actifs et les bénéfices sous-jacents ont divergé au cours des trois dernières décennies.

Les commentateurs n’hésitent pas à souligner que le CAPE est loin d’être un guide infaillible pour les corrections et les krachs boursiers à venir3. Pour justifier les niveaux élevés d’optimisme actuels, les investisseurs haussiers mettent en avant les perspectives d’accélération rapide de l’IA ou invoquent des concepts tels que l’exceptionnalisme américain.

D’autres affirment que l’analyse historique du CAPE n’est pas entièrement utile, en raison des changements fondamentaux survenus dans l’économie mondiale (par exemple, baisse des taux, augmentation des capitaux à allouer) et de l’incapacité des valeurs comptables à refléter les actifs incorporels.

Cependant, de nombreux arguments similaires ont été avancés pendant le boom des «dot-com», avant qu’il ne devienne le «dot-com bust» et que les marchés d’actions n’affichent des rendements stables pendant toute une décennie.

Les raisons de la prudence

L’indice Levkovich, suivi par Citigroup, signalait en décembre que le sentiment des investisseurs arrivait à un niveau euphorique, un niveau similaire à celui atteint en 20214. Un signal qui devrait interpeller tous ceux qui connaissent les cycles de marché.

Goldman Sachs anticipe une croissance annuelle moyenne de seulement 3% pour le S&P 500 au cours de la prochaine décennie, tandis que Bank of America prévoit une croissance de 0 à 1%5. Autre élément préoccupant: les déclarations réglementaires montrent que les dirigeants d’entreprises américaines vendent actuellement plus d’actions qu’ils n’en achètent6.

Tout cela laisse penser que, au minimum, la volatilité pourrait augmenter, voire conduire à une correction de marché ou un krach.

Une surexposition aux actions dans un tel contexte peut être très risquée. Une baisse de 50% nécessite une hausse de 100% pour retrouver son niveau initial. Et au-delà des impacts financiers, le facteur psychologique joue un rôle clé: la panique peut pousser les investisseurs à prendre des décisions irrationnelles, comme vendre au pire moment.

Private Equity: Un bouclier face à la tempête à venir

Pour mieux affronter les turbulences des marchés publics, il est essentiel de renforcer son exposition aux marchés privés, notamment le private equity, le private credit et l’immobilier.

Ces classes d’actifs contribuent à réduire la volatilité des portefeuilles en diversifiant les risques, tout en offrant des rendements plus attractifs, même en période de crise sur les marchés publics.

Historiquement, les investissements en private equity ont surpassé de 4% en moyenne leurs équivalents sur les marchés publics7. Les investissements en private credit, quant à eux, se sont révélés non seulement plus rentables, mais aussi moins volatils8, certaines études montrant que la volatilité est environ deux fois moins élevée que celle des titres publics comparables9.

Un autre facteur à considérer est la taille des entreprises. Les investissements privés concernent souvent des entreprises de taille intermédiaire, qui ont récemment surperformé les grandes capitalisations. En cas de crise, ces dernières ont davantage à perdre, du fait de leur poids sur les marchés. (Voir le graphique ci-dessous).


Source: Robeco, LSEG, MSCI.

 

Conclusion

En investissement, le meilleur moment pour agir est souvent avant que «le bon moment» ne semble évident. Aujourd’hui, alors que les marchés sont en pleine euphorie, les investisseurs avisés se préparent en toute discrétion à un éventuel retournement. Cela passe notamment par une réduction de l’exposition aux actions surévaluées, notamment dans la technologie, et un recentrage sur des entreprises plus petites et mieux valorisées, telles que celles présentes dans les portefeuilles de private equity.

Avec plus de vingt ans d’expérience dans l’identification et la gestion d’opportunités sur les marchés privés, nous sommes bien placés pour accompagner nos clients dans cette démarche de diversification stratégique. Si vous souhaitez en savoir plus sur les opportunités adaptées à votre portefeuille, contactez l’un de nos conseillers dès aujourd’hui.

Cette fois-ci, le marché est peut-être différent… mais êtes-vous prêt à parier votre avenir dessus? Il faut dès maintenant diversifier son portefeuille.

Contactez Petiole Asset Management pour découvrir comment les marchés privés peuvent renforcer votre stratégie d’investissement.

 

 

1Source: S&P Global
2Source: Wall Street Journal
3Source: CFA Institute
4Source: Barrons
5Source: Wall Street Journal
6Source: Wall Street Journal
7Source: Financial Times
8Source: KKR
9Source: Canterbury Consulting

 

 

 

 

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