Le spectre de la récession s’éloigne

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Après une année 2023 résiliente, tous les ingrédients semblent réunis en 2024 pour qu’une récession soit évitée sans pour autant laisser espérer une croissance vigoureuse.


2023: Une récession évitée et des marchés en hausse

Alors que l’état du monde a continué à se détériorer (environnement, guerres, rivalités géopolitiques, tensions sociales, populisme…), la récession annoncée pour 2023 a été évitée. Aux Etats-Unis, la croissance devrait dépasser 2%1, l’économie réagissant rapidement à la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) avec un rebond des investissements manufacturiers.

En zone euro l’économie a tourné au ralenti (0,6% de croissance attendue2) pénalisée par une inflation en repli mais toujours élevée et un resserrement monétaire pour la juguler qui a pesé sur l’investissement et la demande.

Les marchés ont clôturé l’année 2023 en hausse (Stoxx 600 +12,7%, S&P 500 +24,2%, Nasdaq 100 +53,8%). Ils ont profité des anticipations de baisse des taux des banques centrales au fur et à mesure de la réduction de l’inflation, sous l’effet du reflux des prix de l’énergie, de l’alimentaire et des biens de consommation tant en Europe qu’aux Etats-Unis.

Les politiques monétaires ont permis de réduire l’inflation

Le durcissement des politiques monétaires des banques centrales pour faire face à l’inflation s’est poursuivi durant une bonne partie de l’année. La baisse de l’inflation semble maintenant actée, tant en Europe qu’aux États-Unis. Les banques centrales semblent en avoir fini avec les hausses de taux. Le calendrier et l’ampleur du futur assouplissement reste incertain.

Des performances obligataires positives in extremis

Ce contexte a mis les marchés obligataires sous tension jusqu’à la fin du troisième trimestre 2023. Fin octobre les performances des T-Bonds à 10 ans étaient encore négatives et celles du Bund allemand à 10 ans étaient en ligne avec celle des taux monétaires avec des rendements proches respectivement de 5% et 3%. Avec le recul de l’inflation au quatrième trimestre, principalement lié à la baisse des prix de l’énergie, une forte détente a permis aux marchés obligataires d’afficher l’une des meilleures performances historiques sur les deux derniers mois de l’année et terminer dans le vert.

Perspectives 2024

Après une année 2023 résiliente, tous les ingrédients semblent réunis en 2024 pour qu’une récession soit évitée sans pour autant laisser espérer une croissance vigoureuse. Les ménages ont été jusqu’à présent épargnés par le ralentissement économique. Le chômage n’a cessé de reculer et leur situation patrimoniale est globalement en amélioration.

En 2024, le reflux de l’inflation couplé à la hausse des salaires réels va permettre de rattraper une partie du pouvoir d’achat perdu en 2023 et de maintenir le niveau de la consommation. Les profits des entreprises vont rester confortables et l’investissement devrait réagir aux programmes de soutien à la décarbonisation de l’Union Européenne. Le secteur de l’immobilier devrait rester en contraction, notamment en Europe, mais le faible niveau des stocks ne laisse pas entrevoir une crise durable. Enfin en matière de politique monétaire, les banques centrales ont ouvert la porte à une possible détente des taux directeurs qui même si elle ne se réalise pas aussi vite qu’attendue, devrait permettre de conserver des conditions financières accommodantes. En dehors des pays développés où la dynamique est quasi synchrone, il nous semble que les conditions sont réunies pour permettre aux pays émergents d’affronter favorablement la période qui s’ouvre.

L’inflation recule significativement et les banques centrales ont initié prudemment leur cycle d’assouplissement monétaire. La Chine, qui a beaucoup déçu en 2023, donne des signes positifs en réponse aux mesures mises en place par la Banque de Chine (PBOC) et les autorités chinoises depuis la fin du printemps 2023, laissant augurer d’une lente amélioration de la conjoncture.

Les craintes de récession semblent donc écartées pour 2024 et les économies développées devraient donc ralentir pour atterrir en douceur. Un environnement de nature à rassurer les investisseurs. En revanche la situation géopolitique est préoccupante. La crise au Moyen-Orient reste un risque pour l’économie mondiale. Une escalade du conflit pourrait avoir un impact important sur les prix du pétrole et sur l’activité.

Un autre point de vigilance est la soutenabilité du poids de la dette publique de certains pays et les niveaux d’endettement qui restent supérieurs au ceux d’avant Covid-19. Les Etats-Unis devront démontrer qu’ils peuvent maintenir une politique budgétaire accommodante sans déclencher des pressions sur les rendements obligataires. Le montant d’émissions des T-Bonds atteindra ainsi en 2024 des nouveaux records et risque de dépasser l’appétit des investisseurs pour les actifs financiers à long terme avec un impact sur les parties longues des courbes de taux. En cas de choc pétrolier, la zone euro devra démontrer qu’elle peut procéder à un resserrement budgétaire sans trop nuire à la croissance.

1Rapport OCDE, novembre 2023.
2Selon la Commission Européenne, novembre 2023.
Toutes les performances passées indiquées sont issues de Bloomberg au 29/12/2023.


 

Achevé de rédiger le 12 janvier 2024
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