La clé réside dans les infrastructures sociales.
Lors des 30 prochaines années, la Chine et l’Inde vont probablement emmagasiner le ‘hard power’ et le ‘soft power’ qui leur permettra d’accéder au statut de superpuissance. Pour ce faire, elles devront relever les défis dans les domaines de l’enseignement et de la santé. La mobilisation des pouvoirs publics et du secteur privé autour de cet objectif a des implications évidentes pour les investisseurs.
Les États-Unis restent la seule superpuissance dans le monde malgré des tensions géopolitiques actuelles. Et de loin si l’on s’en tient aux trois traits distinctifs d’une superpuissance: richesse économique, suprématie militaire (hard power) et influence culturelle, diplomatique ou dans la diffusion des idées (soft power). En se basant sur cette définition, le monde demeure indiscutablement unipolaire.
À l’horizon 2050, davantage de pays peuvent prétendre au statut de superpuissance au même titre que les États-Unis, ce qui marquerait l’avènement d’un monde multipolaire. En extrapolant les tendances économiques, géopolitiques et démographiques actuelles, il est probable que la Chine devienne une nouvelle superpuissance, même si son économie patine actuellement. Portée par le dividende démographique d’une population jeune et en augmentation qui devrait stimuler la croissance de son économie, l’Inde (souvent sous-estimée) aura probablement son mot à dire dans les affaires du monde au même titre que les États-Unis et la Chine.
La volonté de la Chine et de l’Inde de combler leurs lacunes en matière d’infrastructures sociales lors des 30 prochaines années devrait se traduire par des investissements massifs dans la santé et l’enseignement. À l’exception de l’enseignement privé en Chine, où les organismes de soutien scolaire à but lucratif ont été interdits, les entreprises leaders dans ces secteurs prospèrent.
Le vieillissement de la Chine, par exemple, n’est pas seulement synonyme de défis mais aussi d’opportunités, car les pouvoirs publics et le secteur privé unissent leurs forces pour améliorer la prise en charge sanitaire et sociale des individus.
Compte tenu de la fragilité des personnes âgées et de l’évolution du mode de vie des séniors, les secteurs de la santé et des services à la personne restent promis à un brillant avenir. Après tout, les seniors ont besoin d’un large éventail de services pour préserver leur mode de vie. Voilà pourquoi la longévité peut devenir une opportunité pour les investisseurs. Investir dans l’économie des seniors exige une approche d’investissement segmentée, car il existe un large éventail de services dont les seniors ont besoin pour préserver leur mode de vie.
Le cancer devient un enjeu de santé publique grandissant – La Chine représentait près du tiers (30%) des décès imputés au cancer dans le monde en 2020. Dans ce contexte guère réjouissant, la Chine est devenue l’un des principaux marchés du génome au monde, alors que les thérapies personnalisées issues du séquençage du génome révolutionnent la prise en charge des patients.
En Inde, la pandémie a incité le gouvernement à développer les outils de santé numériques pour améliorer l’offre de soins. Résultat, le marché de la santé numérique est en plein essor.
Les entreprises spécialisées dans les technologies de l’enseignement (‘EdTech’) sont également florissantes, car les parents sont désireux d’approfondir les enseignements dispensés à leurs enfants dans les écoles publiques. Résultat, l’Inde est l’un des pays où le capital-risque axé sur les EdTech se développe le plus.
Pour la Chine et l’Inde, l’accession au statut de superpuissance ne sera pas une mince affaire et ces deux pays devront développer leurs infrastructures sociales, un moyen de réduire les inégalités. Pour ce faire, le gouvernement doit tendre la main au secteur privé qui l’aidera à réussir dans ces domaines. Les entreprises leaders dans ces domaines auront ainsi durablement le vent en poupe et les investisseurs en profiteront.