La diversification, mère de toutes les vertus

DNCA Finance

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François Collet, Deputy CIO, partage son point de vue sur l’importance d’une réelle diversification dans un environnement volatile.


Autrefois, on pensait qu'un portefeuille constitué d'actions, d'obligations et éventuellement d'un peu d'immobilier offrait une diversification suffisante pour atténuer les chocs du marché. Cependant, l'année 2022 a clairement démontré que différence et diversification ne sont pas toujours équivalentes. Dans cet entretien, François Collet, CIO adjoint et gérant obligataire chez DNCA, explique pourquoi l'agilité et une véritable diversification sont essentielles, en particulier dans le contexte actuel.

La dominance fiscale, la démondialisation, les tensions géopolitiques, les contraintes en matière de ressources et la transition écologique obligent-ils les investisseurs à adopter de nouvelles perspectives?

Ces considérations soulèvent de nouvelles préoccupations auxquelles les investisseurs devraient accorder une attention particulière. Après 2008, les dépenses budgétaires n’étaient pas un sujet majeur, et les gouvernements ont opté pour l’austérité. Actuellement, certains gouvernements adoptent des politiques basées sur la «théorie monétaire moderne», en creusant des déficits de manière similaire à des périodes de guerre, alors que le taux de chômage est proche de son plus bas niveau. Ceci marque un changement considérable.

La démondialisation est un phénomène relativement récent qui devrait se poursuivre. Les tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient, n’ont jamais été aussi vives depuis au moins une génération. Par ailleurs, la transition vers une économie verte se poursuivra, dans un contexte de contraintes croissantes en matière de ressources. S’ajoute à cela la question du resserrement structurel des marchés de l’emploi, alors que la productivité n’a que peu augmenté. Tous ces éléments sont réunis pour une forte croissance des salaires, ainsi qu’une inflation sous-jacente plus élevée.

Dans ce contexte, nous pensons que les investisseurs doivent adopter de nouvelles perspectives. Si la désinflation devait se poursuivre à court terme, elle s’expliquerait en grande partie par des effets de base, tels que ceux liés au logement et à l’énergie, qui ne peuvent perdurer indéfiniment. En effet, il ne serait pas surprenant de voir l’inflation s’établir à un niveau plus élevé qu’auparavant, tandis que la volatilité de l’inflation resterait élevée, comme en témoignent déjà certains indicateurs tels que les prévisions d’inflation à long terme.

Quelles implications cela pourrait-il avoir pour les actifs? Si l’inflation reste élevée, est-ce que la volatilité accrue du prix des actifs est appelée à perdurer?

Oui. Une volatilité plus élevée de l’inflation est particulièrement préjudiciable pour plusieurs raisons. Premièrement, si les banques centrales veulent réellement maintenir l’inflation stable autour de 2% (ce que nous pensons être le cas), leur fonction de réaction devra être plus agressive et plus fréquente pour maîtriser l’inflation lorsqu’elle dépasse de loin les 2%. Cela est évidemment préjudiciable pour la plupart des actifs, car elles drainent les liquidités et durcissent les conditions financières, comme en 2022.

Deuxièmement, si l’inflation est moins prévisible et plus volatile, les investisseurs obligataires sont susceptibles d’exiger une prime de terme plus élevée pour détenir des obligations à plus long terme, tandis que les rendements sont susceptibles d’augmenter à certains moments.

En termes très simples, cela pourrait peser sur les obligations d’Etat, accentuer les courbes de rendement et nuire aux actions, dont les valorisations sont actualisées par rapport aux rendements obligataires et au «taux sans risque». Les valorisations des actions dans certains pays, comme les Etats-Unis, ne sont pas bon marché et pourraient faire l’objet d’une décote si l’inflation s’installe ou si les rendements s’envolent comme en 2022, en particulier les actions à plus long terme et sensibles aux taux d’intérêt, telles que les actions technologiques.

Les investisseurs doivent envisager une véritable diversification. L’idée que les actions et les obligations seront toujours inversement corrélées, telle que reflétée dans le portefeuille 60/40, est un phénomène relativement récent. Si l’on regarde l’histoire, en particulier lorsque les gouvernements ont ciblé l’économie réelle et la croissance économique, comme ils le font actuellement, cela n’a généralement pas été le cas. Il s’agit d’une réalité à laquelle les investisseurs doivent être prêts à faire face ou à laquelle ils doivent être ouverts.

Cela favorisera-t-il les investisseurs actifs capables de faire preuve de souplesse et d’une réelle diversification?

Selon nous, oui. La «grande modération» pourrait s’avérer être une aberration historique. Toutefois, nous pensons que cela pourrait être une aubaine pour ceux qui sauront en tirer parti.

Selon nous, les obligations continueront à éprouver des difficultés et n’offriront peut-être plus le soutien ou la défense d’autrefois et dont les investisseurs ont encore besoin. Pour cette raison, nous adoptons une approche très diversifiée pour nos portefeuilles d’obligations et avons élargi notre gamme de fonds à rendement absolu.

Avec l’expertise adéquate, la volatilité peut devenir un atout et plutôt qu’un obstacle. Le marché obligataire haussier de 40 ans est peut-être en train de se terminer, mais grâce à des stratégies telles que la gestion de la duration, l’arbitrage, la valeur relative, etc..., nous pensons qu’un nouveau marché haussier pour les investisseurs agiles et intelligents ne fait que commencer.

 

Achevé de rédiger en mars 2024.

 

 

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