L’infrastructure joue un rôle essentiel dans la réalisation d’un avenir sûr et durable. En investissant dans des domaines tels que le système de santé publique, l’eau, l’énergie et le stockage sur batteries, les investisseurs peuvent aider à fournir les éléments constitutifs d’un monde durable.
Réorienter les flux de capitaux vers les sources d’énergie solaire, éolienne et hydraulique, de même que la biomasse, apporte une contribution à l’atténuation du dérèglement climatique. Lorsqu’il est question d’un avenir sûr et durable, il ne s’agit pas uniquement du secteur de l’énergie. Cela inclut également des moyens de transport propres tels que le train et les véhicules électriques, associés à un réseau de chargement approprié ou encore des entreprises qui développent des installations de traitement des déchets et des eaux. Un facteur décisif est par ailleurs l’accès à des logements écologiques et abordables, à l’éducation et aux soins de santé. Et pour faire profiter l’ensemble de la population des avantages de la digitalisation, il faut aussi investir dans l’infrastructure numérique.
Les investissements nécessaires à la construction de tous ces actifs ne peuvent pas être financés uniquement par les deniers publics. Les capitaux privés ont un rôle énorme à jouer. En raison de la maturité croissante de cette classe d’actifs, les investisseurs peuvent désormais y recourir pour constituer un portefeuille diversifié en fonction des secteurs, des thèmes, des régions et des devises de leur choix.
La dette d’infrastructure comme composant de portefeuille digne d’intérêt
La dette d’infrastructure sert à financer des actifs et des services essentiels qui bénéficient de barrières à l’entrée élevées, de flux de trésorerie réguliers et d’un cadre réglementaire et contractuel favorable. Tout au long du cycle conjoncturel, cette classe d’actifs est donc en mesure de fournir des rendements stables et prévisibles. Un profil risque/rendement attrayant, avec des caractéristiques indexées sur l’inflation, une faible corrélation avec les marchés publics ainsi que la possibilité d’accéder à une prime d’illiquidité font de la dette d’infrastructure un composant intéressant pour la diversification des portefeuilles et les horizons d’investissement à plus long terme.
De plus, investir dans la dette d’infrastructure permet de contribuer à des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La réglementation et la demande des investisseurs finaux entraînent un fort appétit pour des actifs tels que les centrales solaires et éoliennes. Il existe cependant aussi un grand nombre de possibilités d’investissement dans des actifs dont les liens écologiques sont moins évidents. Car in fine, les installations d’infrastructure doivent être décarbonées, et ce, du transport jusqu’à l’approvisionnement.
Depuis de longues années, les collectivités locales et les villes profitent directement d’infrastructures sociales telles que les établissements de santé et d’enseignement, qui facilitent par ailleurs l’inclusion sociale. Compte tenu de l’évolution du cadre réglementaire, l’aspect social des critères ESG devrait continuer à gagner en importance. Ainsi, des investisseurs institutionnels ont demandé à la Commission Européenne d’adopter des règles claires pour les investissements à impact social dans les domaines du logement, de la santé et de l’éducation.
Mettre à profit le potentiel des technologies vertes
Le développement de giga-usines pour la production de batteries de véhicules électriques, de même que la nécessité de pouvoir stocker l’énergie produite, créent des besoins considérables en infrastructures adéquates. En attendant, d’énormes investissements sont nécessaires pour exploiter le potentiel des nouvelles technologies telles que l’hydrogène vert, ou le captage et le stockage du carbone. Les réservoirs naturels tels que les forêts représentent encore une opportunité de placement en actifs réels.
Pour un avenir énergétique propre, le stockage sur batteries revêt une importance capitale, car il permet de stabiliser la disponibilité des énergies renouvelables, dont la production est variable, en raison même de leur nature. Si l’on veut atteindre les objectifs «zéro émission nette», il sera nécessaire de réaliser des progrès considérables sur ce plan.
Jusqu’à ce jour, les possibilités d’investissement dans ce domaine étaient relativement limitées en Europe. Mais les technologies qui s’y rattachent suscitent de plus en plus d’intérêt sur le continent, car les gouvernements portent une attention croissante à la sécurisation de l’approvisionnement énergétique et à la production locale d’énergie. Cela se reflète dans une concurrence accrue: au travers de nouvelles règles et programmes d’incitation, les pays du monde entier rivalisent pour augmenter la capacité de stockage sur batteries et soutenir le développement en la matière. On peut citer l’exemple de la Loi américaine Inflation Reduction Act (Pacte pour la réduction de l’inflation), ainsi que les plans du gouvernement chinois qui projette de mettre en place des réservoirs d’énergie de plus de 30 gigawatts d’ici 2025.
Entre-temps, l’hydrogène vert a acquis le potentiel de décarboner le transport lourd par camions. Contrairement aux méthodes de production traditionnelles, basées sur les combustibles fossiles, l’hydrogène vert est produit à l’aide des énergies renouvelables. C’est une technologie encore récente, mais certaines régions d’Europe recèlent un grand potentiel en vue de la fabrication d’hydrogène vert, obtenu au moyen d’énergies renouvelables à faibles coûts. C’est un domaine qui offre de belles opportunités en dette d’infrastructure, tout au long de la chaîne de valeur, par exemple en matière d’acier et de transports «verts».
Saisir les opportunités de manière ciblée
Le défi de devoir façonner un avenir plus durable crée de nombreuses opportunités pour la dette d’infrastructure. L’identification des opportunités qui correspondent le mieux au profil de risque et aux objectifs d’un investisseur requiert toutefois des ressources et des connaissances.
Le coût élevé du capital associé à bon nombre de ces projets incite à la prudence dans l’évaluation de leur potentiel de rentabilité. Ainsi, les coûts de production d’une installation éolienne ou de panneaux photovoltaïques ont considérablement augmenté. Par conséquent, les investisseurs doivent procéder de façon très sélective. Ils doivent s’assurer que les projets envisagés génèrent des revenus suffisants et un flux de trésorerie stable.
L’évolution vertigineuse de l’éventail des opportunités s’accompagne de développements tout aussi rapides sur le plan de la réglementation. Pour parvenir à structurer des produits durables sur le long terme, il est essentiel de disposer d’une expertise interne en matière de durabilité, d’une excellente connaissance des conditions juridiques et d’un cadre ESG solide.
Dans le monde entier, une multitude de projets qui ont pour objectif de mieux pouvoir faire face aux effets du changement climatique, ainsi que de répondre à d’autres problèmes de société similaires, sont en attente d’un financement adéquat. Pour les investisseurs, ce sont autant d’occasions de se donner les moyens de bénéficier de flux de revenus stables, d’un accroissement potentiel du capital et d’une diversification de leur portefeuille.