L’année 2020

Marc-Christian Bollet, GMG Institutional Asset Management

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Dans les mémoires… et maintenant?

L’année 2020 restera dans les mémoires par l’effet désastreux du Covid-19 tant sur les plans de la santé publique, que sur l’économie mondiale et sur la vie sociale. Dans ce contexte particulier, l’évolution positive des bourses, actions et obligations a été remarquable et même paradoxale.

En effet, après un pic de volatilité et une évolution en V en première partie d’année, les marchés boursiers ont continué leur progression au second semestre. La mobilisation des gouvernements autour de politiques budgétaires inédites par leur ampleur, les résultats rassurants d’un grand nombre d’entreprises après 9 mois et l’annonce de l’efficacité de plusieurs candidats vaccins ont été les principaux facteurs de soutien. Ils l’ont emporté sur le regain de la pandémie depuis l’automne et l’apparition, en décembre, de nouvelles souches plus transmissibles du virus.

Les Etats-Unis, en particulier le secteur «digital», ont joué le rôle de locomotive suivi de la Chine (Shenzhen), du Japon et de la Suisse. Les actions européennes ne se sont pas complètement remises de la crise et ont finalement terminé en retrait malgré un dernier trimestre de très bonne facture. En fin d’année, ces sont les secteurs cycliques qui se sont distingués permettant ainsi d’observer une plus large participation des secteurs et de toutes tailles de capitalisation.

En 2020, la récession mondiale et les interventions redoublées des banques centrales ont continué à peser sur les taux. L’encours des obligations offrant des rendements négatifs a atteint un record de 17 trillions de francs. Toutefois, durant le dernier trimestre, nous avons pu observer une remontée de la courbe des taux américains à 10 ans pour s’établir à 0.9% alors que les taux européens et suisses sont restés stables sur cette même période.

Les fonds immobiliers, caractérisés par une importante exposition au segment résidentiel en Suisse, ont rebondi en fin d’année. Les actions immobilières suisses et étrangères, plus exposées aux segments commerces et bureaux, sont restées en retrait.

Par ailleurs, l’or a progressé de 14% en 2020 grâce à son statut de «valeur refuge». Le pétrole quant à lui s’est bien repris au cours de la deuxième partie de l’année dans l’anticipation de la reprise économique à venir.

Enfin, du côté politique la fin de l’année a été marquée par la victoire du nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden et de l’officialisation du Brexit avec l’Union Européenne.

Perspectives 2021

Les nouvelles mesures de confinement en Europe et l’apparition de plusieurs variantes plus menaçantes du virus laissent entrevoir la possibilité d’une plus grande résistance de la pandémie.

A ce stade toutefois, le scénario d’un assouplissement des restrictions au printemps et d’un rebond de l’ordre de 5% de l’économie mondiale en 2021 reste plausible. Il est notamment étayé par les programmes de relance massifs en préparation tant aux Etats-Unis par la nouvelle administration Biden qu’en Europe par l’Union européenne et par ses différents Etats. D’ailleurs, les indicateurs avancés (PMI) des grandes économies sont supérieurs à 50 (soit en expansion), confirmant ainsi la synchronisation de la reprise.

La poursuite des achats massifs d’obligation par les banques centrales devrait maintenir les rendements obligataires relativement bas, soutenant ainsi la relance de la croissance économique, même en présence d’une résurgence du potentiel inflationniste que de telles politiques tendent à susciter.

Au niveau des différentes classes d’actifs, l’appréciation des actions au cours d’une récession a nourri le sentiment de cherté des actions en 2020. Toutefois, d’une part, leur évaluation reste attractive relativement aux obligations; d’autre part, l’amélioration des bénéfices attendue grâce à la reprise économique devrait soutenir le marché.

La reprise mondiale devrait être de l’ordre de 5% grâce au rebond de toutes les économies, aux politiques des banques centrales et des gouvernements ainsi que par la perspective d’une sortie de la crise sanitaire grâce à l’arrivée des vaccins.
Dans cette perspective, les actifs risqués resteront globalement favorisés par les investisseurs. Nous resterons cependant très attentifs au risque d’exagération et de surchauffe.

Nous restons également très vigilants aux risques potentiels qui viendraient contrecarrer ces perspectives positives, à savoir; l’incapacité à maitriser l’évolution de la pandémie, les résultats et perspectives des sociétés, la résurgence des tensions politiques ou encore l’augmentation des risques inflationnistes et le resserrement des politiques expansionnistes de banques centrales.

Notre approche privilégiant les actifs de qualité est maintenue avec une exposition légèrement accrue sur le thème de la reprise économique. Les actions restent surpondérées alors que la faiblesse des rendements obligataires nous détourne de cette classe d’actifs. L’immobilier résidentiel restera un actif qui bénéficiera de son attrait lié au rendement de dividende tandis que les actions immobilières, plus sensibles au développement économique, pourraient retrouver des couleurs après une année chahutée.