La montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine entraîne une contraction du secteur manufacturier exposé aux échanges internationaux, augmente les risques de déflation et suscite des craintes de récession généralisée.
La Fed est sous pression pour prendre des mesures plus offensives que de simples baisses des taux préventives
Les dernières hausses de taxes sur les exportations chinoises vers les ÉtatsUnis ont augmenté le risque de voir les tensions actuelles dégénérer en véritable guerre commerciale internationale. Le secteur manufacturier exposé aux échanges internationaux continue de pâtir du conflit commercial et, si l’on en croît les enquêtes réalisées auprès des directeurs d’achat, la production industrielle serait en baisse dans les deux tiers des pays. Les risques de déflation augmentent, tout comme les risques de contagion de la récession aux secteurs, toujours solides, des services axés sur les marchés domestiques.
Remarque: Le Canada et les États-Unis ne présentaient pratiquement aucun risque visible de déflation il y a 12 mois.
Source: Datastream, Bloomberg Finance L.P., Julius Baer
Face à cette situation, les principales banques centrales ont commencé à abaisser leurs taux. La Réserve fédérale américaine (Fed) a ainsi réduit son taux cible de 25 points de base le 31 juillet. Toutefois, les craintes du marché quant à une guerre commerciale généralisée continuent d’alimenter la pression en faveur d’une réponse plus offensive de la part de la Fed. Nous pensons donc que cette dernière devrait de nouveau passer à l’action le 18 septembre, en réduisant ses taux de 50 points de base pour les ramener dans une fourchette de 1,50% à 1,75%, de manière à normaliser la courbe des taux, prolonger le cycle et contrebalancer un éventuel durcissement des conditions financières. Grâce aux baisses des taux de la Fed, et à celles que devraient mettre en œuvre prochainement d’autres grandes banques centrales, le risque de récession mondiale dans les prochains trimestres devrait nettement s’atténuer.
Source: BlackRock Investment Institute, Julius Baer
Contexte politique: pas de résolution du conflit en vue
Il semble très peu probable que le conflit commercial sinoaméricain soit réglé dans les prochains mois.
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson risque de devoir faire face à une perte de confiance et à de nouvelles élections, le pays n’étant pas prêt pour un Brexit dur (sans accord). En Italie, l’instabilité gouvernementale et les différends budgétaires avec l’Union européenne devraient persister. Tous ces éléments devraient peser lourdement dans les décisions des autorités monétaires.