Banque Heritage poursuit sa croissance dans les marchés privés

Mikaël Safrana, Banque Heritage

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Dernière participation en date de la banque privée genevoise, un investissement dans la société suisse Lagosta.

Les marchés privés ont le vent en poupe. Que ce soit par leur promesse de rendements élevés, la sensation qu’ils confèrent aux investisseurs de détenir un morceau d’une histoire encore à construire, ou leurs caractéristiques parfois décorrélées des marchés, ces investissements ont la part belle et les faveurs de la clientèle privée même s’il n’est pas aisé de définir dans quoi investir ou comment. Venture capital, buyout, dette mezzanine, bridge financing, distressed ou encore turnaround…Autant de sous-catégories obéissant à leurs propres codes, leur propre jargon et leurs propres règles. Faut-il investir via des «club deals» et détenir directement un petit bout de cette promesse ou investir via des fonds offrant de la diversification et une expertise éprouvée, mais engageant les investisseurs pour des périodes souvent longues?

Les club deals: rentables, collatérisés et courts

Ayant toujours eu un pied dans les marchés privés, tant personnellement qu’au travers de ses rapprochement stratégiques la Banque peut se prévaloir d’une expérience très diverse en la matière. Sallfort PrivatBank, dont le merger avec Heritage s’est conclu en 2019, débuta ses investissements en capital-risque en 2015, avec de nombreux succès.Par ailleurs, là où l’établissement bancaire sis route de Chêne participait historiquement à des initiatives en lien avec l’activité des familles dirigeantes dont les deux branches sont issues (matières premières, frêt, opérations adossées à des actifs réelles), l’offre s’est dernièrement recentrée en partie sur les prêts directs adossés aux biens immobiliers, exhibant des maturités moyennes de moins de 24 mois et des rendements supérieurs à 9%. Cette niche a le mérite de produire un revenu récurrent, tout en offrant plus de visibilité face aux incertitudes économiques.

«Cette niche a le mérite de produire un revenu récurrent, tout en offrant plus de visibilité face aux incertitudes économiques.»

Notre taille, avec des tickets entre 1 et 5 millions, nous permet de nous engager au travers de «club deals» sur des opérations où les acteurs traditionnels ne peuvent intervenir et où les rendements sont d’avantage le reflet d’une incapacité d’accéder au capital plutôt que la traduction d’un risque inhérent élevé. En cas de problème, nous avons néanmoins un actif en collatéral et une vue claire du point d’équilibre de l’opération afin de préserver le capital. Preuve en soit, ces opérations de financement immobilier représentent 75% des investissements de marchés privés levés par la Banque Heritage auprès de sa clientèle d’investisseurs qualifiés et ont démontré leur résilience, même lors de la crise de mars 2020.

«Notre taille, avec des tickets entre 1 et 5 millions, nous permet de nous engager sur des opérations où les acteurs traditionnels ne peuvent intervenir et où les rendements reflètent davantage une incapacité d’accéder au capital plutôt qu'un risque inhérent élevé.»

L’activité de Banque Heritage a doublé chaque année sur ce segment, l’établissement étant également actif en direct et de manière sélective sur des opérations de Private Equity. Agnostique quant à la nature de l’investissement, leur point commun est de présenter des caractéristiques claires: période de détention estimée à moins de quatre ans, des garanties additionnelles afin de protéger les investisseurs et des structures de financement souvent hybrides afin de satisfaire le profil de risque d’une clientèle d’investisseurs qualifiés aussi large que possible telles que des augmentations de capital couplées à des obligations convertibles, etc. Depuis trois ans et tous segments confondus, l’équipe a investi dans 26 opérations au total, mené à bien 6 «exits» dont un partiel et s’attend à clôturer 2 opérations supplémentaires d’ici la fin de l’année.

L’exemple de Lagosta

Dernière participation en date de l’établissement genevois, un investissement dans la société suisse LAGOSTA, spécialisée dans l’aquaculture de langoustes de Méditerranée (Palinurus elephas) en milieu contrôlé. LAGOSTA destinait initialement sa production à l’industrie gastronomique, offrant une solution 100% organique permettant de garantir une qualité inégalable tout en préservant les milieux naturels. Grâce à l’expertise de l’équipe, la société s’est rapidement aperçue que les mues naturellement générées par ces crustacés lors de leur croissance contenaient une forte quantité de chitine. Une fois transformée en chitosan en laboratoire, cette molécule a des applications thérapeutiques multiples et très prometteuses jusqu’ici peu exploitées en raison de la forte difficulté de l’industrie biopharmaceutique à se fournir en matière première de qualité.

«En cas de problème, nous avons  un actif en collatéral et une vue claire du point d’équilibre de l’opération afin de préserver le capital.»

«C’est donc ce problème que Lagosta s’est décidée à résoudre, se repositionnant en société biotechnologique bleue, recyclant les déchets en richesse.» précise Christophe Maier, fondateur et CEO. Cette levée vise à permettre à l’entreprise de sécuriser et déployer une unité de production à l’échelle industrielle, d’optimiser à un haut niveau d’excellence son processus de transformation et de renforcer sa propriété intellectuelle avec notamment, le dépôt des brevets nécessaires à la protection de son savoir-faire (structure des bassins, identification des individus, etc.), en avance de plusieurs années sur une éventuelle compétition. Lagosta est l’exemple type de ce que nous recherchons: un avantage compétitif clair et pérenne, un produit supérieur, avec de forts débouchés commerciaux, des leviers opérationnels importants, mais aussi une équipe de qualité avec des personnalités marquantes et une histoire solide, attrayante pour une clientèle privée toujours plus exigeante quant à ses investissements.