Actions des marchés émergents: la Chine et l’Inde

Mathieu Racheter, Julius Baer

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Les rotations continuent alors que les investisseurs essaient d’évaluer l’économie mondiale après la reprise. Parmi les pays émergents, nous surpondérons la Chine et l’Inde.

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Les investisseurs en actions de pays émergents devront certainement encore faire preuve de patience parce que ces marchés sortiront plus tard de la crise. La Chine est l’exception qui confirme la règle puisqu’elle est déjà sortie de la crise et reste l’une de nos recommandations de prédilection, pour des raisons tant cycliques que structurelles. La récente consolidation des actions chinoises confirme notre opinion que la Chine se détache nettement du reste du monde et peut se permettre de normaliser sa politique économique. Cette normalisation permettrait au marché boursier chinois de participer pleinement à la hausse dès que la reprise mondiale s’amorcera. 

Concernant les facteurs structurels, quel impact aurait un monde scindé entre une «sphère anglophone» et une «sphère chinoise» sur les investissements? Dans un tel cas de figure, il serait crucial que les investisseurs soient exposés à ces deux sphères pour diversifier leurs portefeuilles. Ce scénario accentuerait une tendance à long terme existante sur laquelle nous misons déjà, à savoir la transformation de la Chine en une classe d’actifs de base. L’inclusion des actions A dans l’indice de référence MSCI régional avait marqué un tournant, suscitant les premiers flux de capitaux étrangers vers les actions de Chine continentale. La montée continue de tels investissements pourrait s’avérer être la tendance la plus probable des cinq à dix prochaines années. Dans un monde bipolaire, les investisseurs devront renforcer leur exposition aux actifs chinois, devenus alors incontournables. De plus, les actifs chinois ont une faible corrélation avec les actifs du reste du monde, devenant une classe à part entière dans le contexte d’un portefeuille de titres. Dans cette perspective, nous continuons de recommander une exposition stratégique aux actions chinoises. 

L’Inde est un autre pays émergent avec de bonnes perspectives de croissance. Malgré la résurgence récente des cas de COVID-19, l’économie indienne est sur la bonne voie pour renouer avec une forte croissance en 2021 et 2022. Nous prévoyons ainsi un taux de croissance des bénéfices composé de 25% annuels en moyenne sur les trois prochaines années. De plus, les valorisations sont revenues à un niveau raisonnable, avoisinant leur moyenne historique à long terme. Sur le plus long terme, l’Inde jouit également d’une démographie favorable. Les personnes en âge de travailler sont plus nombreuses que les dépendants et les démographes suggèrent que ce sera le cas jusqu’en 2055. Cela a des ramifications très positives pour l’économie indienne et ses marchés boursiers. Nous recommandons donc de surpondérer les actions indiennes dans les portefeuilles d’actions mondiales.