
Nous observons une fragmentation mondiale dans les domaines économique, technologique et sécuritaire, exacerbée par une intensification de la déglobalisation. Dans ce contexte, et compte tenu des risques élevés de concentration au sein des marchés boursiers mondiaux, les investisseurs cherchant à renforcer la résilience de leurs portefeuilles doivent impérativement instaurer un degré adéquat de diversification dans la répartition de leurs actions.
Les risques de concentration ont augmenté
Les actions américaines exercent actuellement une influence disproportionnée dans les indices boursiers mondiaux standards par rapport à ce qui a été historiquement observé, et cela essentiellement en raison de leur supériorité relative en matière de bénéfices, de croissance des évaluations et de vigueur du dollar au cours des dernières années. Toutefois, ces avantages relatifs se sont largement concentrés sur un petit nombre d’entreprises technologiques et axées sur l’intelligence artificielle à méga-capitalisation.
Par conséquent, les investisseurs mondiaux passifs sont actuellement exposés à un risque élevé de concentration géographique aux Etats-Unis, ainsi qu’à un risque de concentration spécifique aux entreprises au sein du marché américain. Cette situation suscite des préoccupations quant à la diversification réelle de certains portefeuilles, qui pourraient dépendre de manière excessive de la performance continue des actions technologiques américaines de méga-capitalisation. Ces dernières ont, par ailleurs, été parmi les principaux bénéficiaires de la mondialisation au cours des dernières années.
Ces multiples dimensions de concentration des risques justifient, selon nous, une position en actions plus diversifiée. Les investisseurs pourraient ainsi envisager de s’éloigner des portefeuilles d’actions mondiales pour se tourner vers ceux composés de blocs régionaux, ce qui augmenterait la flexibilité pour exprimer des allocations géographiques plus dynamiques.
Les Etats-Unis restent une cible d’investissement attrayante
Cela ne signifie pas que les investisseurs devraient négliger le marché américain, car il demeure l’une des destinations d’investissement les plus séduisantes selon une approche bottom-up. Sa culture entrepreneuriale dynamique et son environnement opérationnel propice aux entreprises ont favorisé l’émergence de nombreuses entreprises innovantes dans chaque secteur économique.
Bien que le risque économique aux Etats-Unis ait augmenté, les prévisions pour les marchés de capitaux continuent de suggérer un potentiel de rendement à long terme intéressant pour les actions américaines dans l’ensemble, même en tenant compte des obstacles potentiels tels que la réduction des marges bénéficiaires et les diminutions d’évaluation (graphique ci-dessous). Cela souligne, bien entendu, que des investissements judicieusement diversifiés au sein du marché pourraient générer des rendements supérieurs aux attentes pour le marché plus large.

Source: Fidelity International, mai 2025. Les hypothèses pour les marchés de capitaux sont basées sur des données du 30 avril 2025 (en monnaie locale sur dix ans).
Il est également important de souligner que les «Policy Puts» ont été observés sur les marchés actions et obligataires américains. En effet, la volatilité récente de ces marchés a incité le gouvernement américain à adopter des mesures politiques plus apaisantes. Cela contribue à atténuer certains des risques extrêmes redoutés, qui auraient pu émerger à la suite de la récente crise tarifaire.
ETF fondés sur la recherche: Un moment propice pour différencier les investissements en actions
Ceux qui envisagent des réorientations de portefeuille devraient également tenir compte de l’efficacité des modifications stratégiques. Il sera important de minimiser les coûts associés, qu’ils soient ponctuels ou récurrents, et de les comparer aux éventuels avantages et risques. Dans ce contexte, les solutions ETF économiques constituent un outil intéressant, notamment grâce à leur transparence, qui permet aux investisseurs d’évaluer les engagements de risque actifs de manière détaillée, tout comme la possibilité d’augmenter l’écart de suivi par rapport aux indices de référence des actions mondiales.
Il sera également important d’assurer les engagements appropriés tant à l’international qu’au niveau régional. Ici, par exemple, les ETF intitulés Research Enhanced Equity ETF offrent des instruments liquides pouvant être utilisés pour implémenter des changements géographiques en matière d’allocations d’actifs. Ils visent à exploiter les divergences dans les contributions des moteurs de rendement à travers les marchés, tels que les changements de valorisation, qui peuvent agir comme des vents contraires aux Etats-Unis et des vents favorables au Royaume-Uni et au Japon (graphique ci-dessus). En parallèle, les portefeuilles sont conçus pour rester étroitement alignés avec l’indice boursier régional MSCI pertinent et gérer soigneusement les engagements liés aux facteurs.
En outre, il est prévu que les revenus réels, les rendements des dividendes et l’inflation deviennent des moteurs majeurs de la performance des actions dans les années à venir (graphique ci-dessus). Les ETF orientés vers le Quality Income ou le Quality Value offrent un accès à ces facteurs sur divers marchés d’actions régionaux, particulièrement pour les investisseurs qui estiment que le cycle d’investissement américain est plus avancé ou qui cherchent à éviter certaines surévaluations.
La fragmentation géoéconomique devrait engendrer à la fois des gagnants et des perdants. Dans ce contexte, les ETF basés sur la recherche continuent de gagner des parts de marché par rapport aux stratégies purement passives, car la volatilité récente du marché a mis en lumière les risques liés à l’achat du marché dans son ensemble. De nouvelles turbulences pourraient accélérer cette tendance, alors que les innovations et une offre croissante de produits spécialisés attirent de nouveaux investisseurs.