La montée d’UniCredit dans Commerzbank validée

AWP

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Le deuxième groupe bancaire italien a le droit d’acquérir 29,99% des parts de la banque privée d’Allemagne, a tranché l’office fédéral allemand de lutte contre les cartels.

Le gendarme allemand de la concurrence a autorisé lundi la banque italienne UniCredit à augmenter sa participation minoritaire dans sa rivale Commerzbank, nouvelle étape vers une prise de contrôle critiquée par Berlin.

Le deuxième groupe bancaire italien a le droit d’acquérir 29,99% des parts de Commerzbank, a tranché l’office fédéral allemand de lutte contre les cartels (BKA).

La Banque centrale européenne (BCE) avait donné son feu vert il y a un mois, ouvrant la voie à une fusion, encore très hypothétique, entre les deux établissements.

Car UniCredit flirte désormais avec le seuil de 30%, au-delà duquel l’établissement devra déposer une offre de reprise.

A la Bourse de Francfort, vers 10h00 GMT, l’action Commerzbank grimpait de 2,62% à 22,35 euros.

Cette acquisition entraîne «un renforcement de la position d’UniCredit sur le marché de la clientèle bancaire privée et commerciale en Allemagne», a souligné dans un communiqué Andreas Mundt, président du BKA.

Quant à la deuxième banque privée d’Allemagne, elle détient aussi déjà «une position forte, voire dominante», dans certains secteurs d’activité, a-t-il relevé.

Mais «d’autres concurrents importants sont actifs dans tous les domaines, raison pour laquelle l’opération devait être autorisée», a expliqué M. Mundt.

Pour les rivaux, il restera des «alternatives pertinentes» pour renforcer leur position sur le marché, a assuré le gendarme de la concurrence.

Dans le droit allemand, obtenir plus de 25% des parts d’une entreprise est synonyme de contrôle de concurrence.

En décembre, la banque milanaise avait pris de court les marchés en annonçant avoir porté sa part dans Commerzbank à 28%, dont 9,5% de participation directe et 18,5% à travers des instruments dérivés.

UniCredit peut désormais convertir ces 18,5% en actions et devenir le premier actionnaire de Commerzbank, devant l’Etat allemand.

La perspective d’une fusion est vivement critiquée par les dirigeants de la banque de Francfort, dont la stratégie d’indépendance est jusqu’ici soutenue par le gouvernement allemand.

«Les acquisitions hostiles dans le secteur bancaire ne sont pas appropriées, en particulier lorsqu’il s’agit de banques d’importance systémique», a répété lundi un porte-parole du gouvernement

Le PDG d’UniCredit, Andrea Orcel, a dit à plusieurs reprises ne pas être pressé de présenter une éventuelle offre de reprise, estimant même que la décision pouvait attendre 2027.

Si elle a lieu, elle serait l’une des plus ambitieuses en Europe depuis la crise financière de 2008.

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