Geberit ralentit en 2024, mais espère pour la suite

AWP

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En 2024, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’est contracté de 0,9% à 912,6 millions de francs, faisant passer la marge afférente à 29,6%. L'action grimpe.

Le spécialiste st-gallois des équipements sanitaires Geberit a vu sa rentabilité ployer l’année dernière, face à un secteur de la construction au ralenti en Europe. Les actionnaires ont, eux, vu leur dividende augmenter malgré ces aléas.

En 2024, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’est contracté de 0,9% à 912,6 millions de francs, faisant passer la marge afférente à 29,6% (-0,3 point de pourcentage), a annoncé le groupe jeudi dans un communiqué.

La hausse des volumes vendus et la baisse du prix des matières premières ont eu un effet positif sur la rentabilité. La quasi-stabilité de la marge opérationnelle a permis à Geberit d’absorber les hausses de salaires et les effets de changes négatifs.

Le bénéfice net est quant à lui ressorti à 597,1 millions, en baisse de 3,2% comparé à 2023, en raison notamment d’une pression fiscale plus élevée - résultat de l’introduction l’année dernière du taux d’imposition minimal de 15% de l’OCDE.

Geberit avait déjà publié ses recettes mi-janvier. Le groupe établi à Rapperswil-Jona avait alors dévoilé un chiffre d’affaires net de 3,09 milliards de francs, un montant quasi stable au regard de 2023. Ajusté des effets de change à hauteur de 76 millions, le chiffre d’affaires a tout de même progressé de 2,5%.

En Europe, les ventes ont crû de 1,9% hors effets des devises, alors qu’elles ont bondi de 17,1% dans la région Moyen-Orient et Afrique. Les recettes ont avancé de 3% aux Amériques et ont quasiment fait du surplace en Asie-Pacifique (+0,2%).

Malgré le repli de la rentabilité, les actionnaires doivent profiter d’un dividende relevé à 12,80 francs par titre, après 12,70 francs perçus en 2024.

Ces indicateurs sont quasiment conformes aux prévisions des analystes sondés par l’agence AWP, sauf le dividende ressorti au-delà des 12,67 francs anticipés par le marché. Geberit avait pour sa part indiqué en janvier anticiper en 2024 une marge opérationnelle (Ebitda) légèrement inférieure à celle de l’année précédente.

Projets d’infrastructure en Allemagne

En 2025, le groupe s’attend à faire face à «d’importantes incertitudes» au niveau économique. Les droits de douane instaurés par Washington pourraient ainsi peser sur la conjoncture américaine et mondiale. Malgré ces difficultés, le secteur de la construction devrait se stabiliser cette année.

La direction n’a cependant pas formulé de projection chiffrée pour la société, estimant seulement que Geberit était «bien positionné pour faire face aux opportunités et aux difficultés».

Pour les analystes de Stifel, les résultats annuels de Geberit ont été «solides» et les perspectives sont «logiquement» prudentes. «Les indicateurs avancés pointent vers une reprise sur le très important marché allemand», où le groupe réalise près de 30% de ses ventes, ont-ils ajouté dans un commentaire.

Le futur gouvernement allemand veut en effet débloquer des investissements sans précédent, avec la création d’un fonds de 500 milliards d’euros sur dix ans, pour renforcer son armée et faire repartir son économie en récession.

«Dans un marché en repli, Geberit a été en mesure de réaliser un bon résultat en 2024», a estimé Martin Hüsler de la Banque cantonale de Zurich. L’expert table sur une accélération des ventes de 3,5% hors effets de changes et une marge Ebitda ajustée à 29,9%.

Les investisseurs semblaient rassurés et achetaient le titre Geberit. Vers midi, l’action montait fortement de 4,6% à 580 francs, à contre-courant d’un indice vedette SMI en baisse de 1,3%.

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