En pleine mue, le groupe industriel Georg Fischer (GF) est parvenu à étoffer ses revenus et à améliorer sa rentabilité l’an dernier, dans un environnement de marché plutôt morose en Europe affectant le secteur de la construction et de l’automobile. Le dividende a été relevé.
Le chiffre d’affaires a bondi de 18,6% à 4,78 milliards de francs, indique la société mercredi dans un communiqué. Le rachat du groupe finlandais Uponor, finalisé en 2023 et comptabilisé pour la première fois sur la totalité d’un exercice, a dopé les ventes. En termes organiques, soit hors acquisitions, le chiffre d’affaires a reculé de 2,6%. Les effets de change négatifs ont érodé les recettes à hauteur de 128 millions.
Exprimé hors effets affectant la comparabilité, le résultat opérationnel s’est enrobé à 449 millions, contre 389 millions précédemment, tandis que la marge afférente s’est inscrite à 9,4%, contre 9,7% fin 2023. L’Ebit publié atteint 389 millions, contre 365 millions. Les entrées de commandes s’affichent quant à elles à 4,63 milliards, contre 3,93 milliards.
Ces résultats sont quelque peu inférieurs aux prévisions des analystes, le consensus tablant sur des recettes de 4,82 milliards et un Ebit de 401 millions.
Les actionnaires se verront proposer un dividende relevé de 5 centimes à 1,35 franc par action.
Le groupe a visiblement dégraissé ses effectifs, passant de 19’824 collaborateurs à 19’023.
Recentrage prometteur
Le groupe poursuit son recentrage sur les activités spécialisées dans le transport de liquides (Piping Systems) et les écoulements d’eau (Flow Solutions, autrefois GF Uponor), misant sur la demande croissante notamment pour des solutions de gestion durable de l’eau - y compris la récupération des eaux de pluies, ou encore pour des systèmes de refroidissement de centres de données.
Piping Systems a inscrit des ventes et des commandes en repli, à 1,97 milliard, respectivement 1,91 milliard, dû à des retards de projets dans le domaine de la micro-électronique. Flow Solutions a totalisé un chiffre d’affaires de 1,08 milliard de francs, profitant d’une forte dynamique sur le marché nord-américain qui a quelque peu compensé la retenue observée en Europe.
Les synergies issues du recentrage se sont élevées à 17 millions, dépassant ainsi l’objectif communiqué à la mi-2024, souligne GF.
L’activité de construction mécanique (Machining Solutions) est sur le point de passer en mains de United Grinding - la finalisation est prévue au premier semestre - tandis que la division Casting Solutions, qui produit des composants légers pour l’automobile et l’aéronautique, fait l’objet d’un examen stratégique incluant une cession. Dans ces deux divisions, tant les ventes que les bénéfices et les marges se sont étiolés.
Dans ce contexte, les perspectives formulées pour 2025 ne valent que pour le nouveau coeur de métier du groupe, Flow Solutions, souligne GF. La direction anticipe une croissance organique plate à faible. Hors effets exceptionnels affectant la comparaison, la rentabilité devrait être améliorée, le groupe visant une marge opérationnelle Ebit de 10,5 à 12,5% et de 13,5 à 15,5% pour la marge Ebitda. Le retour sur capitaux investis (ROIC) est attendu entre 20 et 24%.
A moyen terme, une fois la transformation achevée, GF prévoit une croissance de 4 à 6% par an sur la période 2026 à 2030 avec une marge Ebit de 16 à 18%. Le ROIC devrait s’inscrire entre 21 et 26%.