Depuis le lancement de ChatGPT1, les actions liées à l’IA ont surperformé l’ensemble du marché d’environ 70% (graphique ci-dessous). Dès lors, il n’est pas exagéré de penser que les valeurs liés à l’IA ont constitué le principal moteur de performance des marchés financiers mondiaux.
Les semi-conducteurs, la connectivité des centres de données, et les technologies de refroidissement jouent un rôle clé dans cette transition. Ces entreprises, dont l’IA représente déjà 10% à 80%2 de leurs revenus, continuent d’attirer les investissements, soutenues par la demande croissante des géants technologiques.
Opportunités pour les acteurs secondaires
Au-delà des leaders, des entreprises de conseil, comme Accenture3, l’une des plus grandes sociétés mondiales de services informatiques, se positionnent en formant des experts pour aider leurs clients à intégrer l’IA. Parallèlement, les éditeurs de logiciels enrichissent leurs offres avec des fonctionnalités d’IA, offrant à terme des gains d’efficacité mesurables.
Dans des secteurs comme la santé, la production industrielle et la finance, l’IA promet des marges renforcées et un avantage concurrentiel. Cependant, l’absence d’une adoption rapide de l’IA pourrait remettre en question leur viabilité à long terme.
Les défis à surmonter
Le déploiement massif de l’IA n’est pas sans obstacles. Parmi eux, la consommation énergétique des centres de données, qui pourrait représenter jusqu’à 12% de la demande totale d’électricité aux Etats-Unis4, et le manque d’infrastructures adaptées.
Par ailleurs, l’effet de «boîte noire» des modèles complexes, le déficit d’experts qualifiés et les enjeux de confidentialité accentuent ces défis. De plus, les risques éthiques, comme les biais algorithmiques et la désinformation, appellent à une gouvernance solide.
Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs.
L’avenir passera par la mise en place de garde-fous
L’abus ou la mauvaise utilisation de l’IA pourrait avoir des conséquences graves. Des exemples, comme les biais dans les algorithmes de prêt ou les deepfakes, montrent l’urgence d’encadrer cette technologie.
Autre exemple, la reconnaissance faciale, critiquée pour sa surveillance intrusive, illustre bien ces dérives. En 2021, Candriam et d’autres investisseurs ont appelé à un usage plus éthique de cette technologie via une déclaration signée par 55 investisseurs représentant plus de 5'000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. En 2024, des gestionnaires représentant un total de 8'500 milliards de dollars ont signé la Déclaration des investisseurs 2024 sur l’IA éthique, codirigée par Candriam.
Ces initiatives mettent en lumière le rôle clé des investisseurs dans la promotion d’un usage responsable de l’IA, mais elles ne suffisent pas à elles seules. Les régulateurs, autre partie prenante, adoptent des approches divergentes. En Europe, une réglementation basée sur les risques tente d’équilibrer innovation et sécurité, tandis qu’aux Etats-Unis, l’approche reste plus permissive. Dans ce contexte, la responsabilité d’assurer un développement éthique de l’IA incombe de plus en plus aux entreprises et aux investisseurs.
«Oh, Baby it’s a Wild World!»
D’après la World Benchmarking Alliance, «les risques et les opportunités de l’IA se sont matérialisés à une vitesse exceptionnelle au cours des deux dernières années».5
Nous ne sommes qu’au début du développement de l’intelligence artificielle, une technologie qui promet de transformer profondément notre quotidien. L’IA accélère la recherche scientifique, en particulier dans des domaines cruciaux tels que la santé, les infrastructures, la communication et la finance, tout en offrant des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique.
L’intégration croissante de l’IA dans tous les secteurs rend indispensable un équilibre entre son potentiel et les préoccupations éthiques et sécuritaires qu’elle soulève. En particulier, la protection de la vie privée et la sécurité des données nécessitent un cadre réglementaire solide. Les investisseurs jouent un rôle clé dans la gestion des risques sociétaux, en sélectionnant de manière rigoureuse les entreprises et les technologies. Ceux qui choisissent d’investir dans des segments comme la cybersécurité ou les technologies renforçant la confidentialité contribuent activement à un déploiement plus sûr de l’IA.
1Démonstration préliminaire publiée en novembre 2022.
2Estimation de Candriam.
3Accenture et NVIDIA font entrer les entreprises dans l’ère de l’IA.
4AI’s power binge.
5La World Benchmarking Alliance (WBA) est un organisme de référence mondialement reconnu, tant par les entreprises que par les investisseurs, en matière de normes liées à l’IA. Elle « héberge » la déclaration de l’investisseur sur l’IA éthique. 2024 | World Benchmarking Alliance.
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