- Les marchés privés progressent: 57% des investisseurs suisses augmentent leurs allocations, cherchant à privilégier des rendements stables et une diversification à long terme.
- Un optimisme mesuré: Plus de la moitié (56%) des investisseurs suisses jugent une récession peu probable en 2025, malgré les incertitudes géopolitiques et inflationnistes.
- Gestion flexible et proactive: 45% ajustent leurs allocations pour exploiter les opportunités, avec un intérêt croissant pour les infrastructures et les énergies renouvelables.
Face à un contexte mondial complexe, marqué par des défis économiques et géopolitiques, les investisseurs institutionnels suisses adoptent une stratégie équilibrée pour 2025, se concentrant sur la résilience et les opportunités à long terme.
Natixis IM a interrogé 500 investisseurs institutionnels à travers le monde, représentant collectivement 28,3 trillions de dollars d’actifs mondiaux, incluant des fonds de pension publics et privés, des assureurs, des fondations, des fonds de dotation et des fonds souverains.
Les obligations et les marchés privés au coeur des stratégies
Les obligations occupent une place de choix dans les portefeuilles suisses, représentant 38% des allocations, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale de 34,6%. Ce choix reflète une préférence pour la sécurité et la préservation du capital dans un environnement marqué par des incertitudes économiques.
Par ailleurs, les marchés privés gagnent en importance et la diversification demeure une priorité pour les investisseurs suisses. En effet, 57% d’entre eux déclarent avoir récemment augmenté où prévoir d’accroître leurs allocations aux marchés privés en 2025, un chiffre qui dépasse la moyenne mondiale de 54%.
Cette tendance reflète une quête active de rendements stables et une volonté d’assurer une diversification à long terme dans un environnement marqué par des incertitudes économiques.
Le capital-investissement, l’immobilier et les infrastructures figurent parmi les actifs les plus prisés, offrant des solutions robustes face à la volatilité des marchés traditionnels.
Un optimisme prudent dans un contexte incertain
Malgré les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques, 56% des investisseurs suisses estiment qu’une récession est peu probable en 2025, témoignant d’un optimisme mesuré. Cependant, les risques demeurent importants: 70% des répondants considèrent les tensions géopolitiques comme un risque majeur, et 41% s’inquiètent d’une possible résurgence de l’inflation.
Une gestion flexible et proactive pour relever les défis
Dans un environnement complexe, 45% des investisseurs suisses adoptent une approche flexible, ajustant leurs portefeuilles pour capter les opportunités des marchés privés et renforcer leur résilience.
Traditionnellement prudents, 41% prévoient toutefois d’augmenter leur exposition au risque, en particulier dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures et les énergies renouvelables. Ces investissements, alignés sur les objectifs de durabilité et de transition énergétique, permettent de répondre aux défis climatiques tout en générant des rendements solides à long terme.
Une vigilance renforcée face aux défis mondiaux
Malgré leur optimisme relatif, les investisseurs suisses restent attentifs aux menaces globales. Les tensions géopolitiques entre grandes puissances (33%) et l’intensification des conflits (26%) figurent parmi leurs principales préoccupations. Ces risques influencent leurs décisions d’allocation et renforcent l’importance d’une gestion rigoureuse et flexible.
Sophie Courmont, co-responsable du marché suisse et responsable des marchés pour la Suisse romande, Monaco et Israël chez Natixis IM, a expliqué: «Les investisseurs institutionnels suisses abordent 2025 avec un optimisme prudent, en restant fermement concentrés sur la stabilité dans un paysage mondial complexe. Avec une allocation en obligations supérieure à la moyenne, ils affichent un appétit pour le risque modéré, privilégiant la résilience à une forte croissance. Bien qu’engagés dans leurs stratégies à long terme, les investisseurs suisses se disent prêts à effectuer des ajustements tactiques d’allocation pour améliorer leurs résultats, notamment au travers des marchés privés. Cependant, leur succès à long terme dépendra de leur capacité à interpréter l’évolution des facteurs macroéconomiques et géopolitiques, assurant ainsi à leurs portefeuilles de rester solides et bien positionnés pour l’avenir.»