Le spécialiste du cryptage de contenus et de la cybersécurité Kudelski a enregistré un chiffre d’affaires stable au premier semestre. Après la vente de son entité phare Skidata fin juillet, le groupe promet de «décomplexifier sa structure» dans les mois qui suivent.
Le groupe technologique basé à Cheseaux-sur-Lausanne, dans le canton de Vaud, a vu ses revenus très légèrement augmenter sur un an, de 0,4% à 192 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année. Les revenus opérationnels, se sont eux chiffrés à 6,1 millions, en hausse de 51,5%.
Par segments, la télévision numérique a connu un premier semestre difficile, avec un chiffre d’affaires de 109,8 millions, soit une baisse de 7,4% par rapport à la même période de l’année précédente, en raison de clients «endettés et qui investissent moins». La cybersécurité est pour sa part restée stable avec des recettes de 58,6 millions. Quant à l’Internet des objets, il a affiché une croissance importante, de 66,8%, à 23,6 millions «porté par la dynamique continue de sa solution de suivi des actifs RecovR», a relevé son directeur André Kudelski lors de la présentation des résultats.
Le résultat opérationnel Ebitda est toutefois resté en terrain négatif, à -11,7 millions, contre -9,8 millions un an auparavant. La perte du groupe est, quant à elle, passée de 28,5 millions de dollars à 22,8 millions. L’analyste Christian Bader de la Banque cantonale zurichoise (ZKB) qualifie ses résultats de «faibles».
Nouveaux emplois à la trappe?
Pour renouer avec la rentabilité, «nous allons procéder à une décomplexification de l’ensemble de la structure», a dit le patron du groupe à l’agence de presse AWP. Avec la vente de Skidata, spécialisée dans les solutions d’accès et acquise par le groupe suédois Assa Abloy, «nous avons fait un choix». L’entreprise se concentre désormais sur trois segments: la télévision numérique, la cybersécurité et l’Internet des objets, pour l’ensemble desquelles elle vise croissance et profitabilité «à moyen terme».
Afin d’y parvenir, le CEO vise notamment une «synergie des technologies et des équipes», au sein du groupe.
«Nous réfléchissons par exemple à simplifier notre présence géographique à travers le monde en fonction des clients», a-t-il détaillé, alors que le groupe compte sur deux pôles importants actuellement, son siège international basé à Cheseaux-sur-Lausanne et son siège aux Etats-Unis, sis à Phoenix.
A la question de savoir si ces mesures pourraient aboutir à de nouvelles suppressions d’emplois, celui qui a succédé à son père à la tête de la société en 1991, a déclaré: «on peut tout envisager, mais il est trop tôt pour le savoir». Pour lui, il s’agit pour l’heure de se concentrer sur ce qui a déjà été mis en place pour remettre l’entreprise - qui emploie hors Skidata 620 personnes en Suisse et 349 personnes aux Etats-Unis - à flot.
Des réserves «au cas où»
Une fois la transaction Skidata finalisée au troisième trimestre, Kudelski aura entièrement remboursé l’emprunt obligataire de 145,9 millions de francs et disposera d’une trésorerie nette proche de 100 millions de dollars. Cette somme ne sera pas réinvestie en faveur des activités du groupe prochainement mais «donne une marge de manoeuvre qui permet d’éviter toutes mauvaises surprises», a révélé M. Kudelski.
A la clôture, la porteur Kudelski dégringolait de 7,2%, à 1,54 francs, tandis que le marché de référence SPI gagnait 0,44%.