Le numéro un suisse de la construction Implenia a enregistré une performance solide après six mois en 2024, malgré un environnement de marché exigeant. En marge de sa copie semestrielle, le groupe a annoncé le départ en 2025 de son directeur général et son remplacement en interne.
Etoffant très légèrement ses revenus, le groupe a dégagé un résultat d’exploitation (Ebit) de 50,5 millions de francs, soit 600’000 francs de plus qu’un an auparavant, détaille un compte-rendu diffusé mercredi. Le bénéfice net a bondi de 14% à 26,4 millions.
Toutes les divisions ont contribué au maintien de la rentabilité, a précisé Implenia, trois d’entre elles, à savoir Buildings, Civil Engineering et Specialities, ayant amélioré leur profitabilité. L’unité Real Estate, qui n’a réalisé aucune vente immobilière sur la période sous revue, a en revanche vu son Ebit chuter de 16,1 à 6,8 millions.
Le chiffre d’affaires s’est pour sa part hissé à 1,74 milliard de francs, contre 1,72 milliard douze mois auparavant, ce dernier ayant été retraité pour ne plus comprendre les parts revenant à Implenia dans le cadre de consortiums. Corrigé des effets de change, et donc de la vigueur du franc, les revenus ont crû de 2,7%.
Fin juin, le carnet de commandes se montait à 7,1 milliards de francs, contre 7,3 milliards un an auparavant. Implenia juge ce niveau élevé.
Alors que le chiffre d’affaires a correspondu aux attentes des analystes, l’Ebit s’est révélé supérieur aux anticipations. Sondés par l’agence AWP, les experts attendaient des revenus de 1,74 milliard de francs et un Ebit de 44,1 millions.
Evoquant la suite de l’exercice, Implenia se veut confiant. Le groupe confirme attendre un Ebit annuel d’environ 130 millions de francs, dans un marché toujours riche de défis. A moyen terme, la marge opérationnelle au niveau Ebit devrait dépasser les 4,5% et le taux de fonds propres se fixer à 25%.
«Les seules activités de construction ne permettraient d’atteindre un tel niveau que dans un scénario idéal», a indiqué en téléconférence le directeur général André Wyss. L’intégration du prestataire de services immobiliers Wincasa devrait faciliter la concrétisation de ces objectifs de rentabilité. «Dès cette année, des synergies de l’ordre de 5 millions par an pourraient même être amenées à doubler dès 2027, a renchéri le directeur financier Stefan Baumgärtner.
Nouveau patron en interne
Le conseil d’administration d’Implenia a choisi Jens Vollmar pour succéder au directeur général André Wyss, qui quittera l’entreprise fin mars 2025. Au sein du groupe depuis 2013, il prendra ses fonctions au 1er avril prochain, selon un communiqué distinct. Son successeur à la division Buildings sera connu plus tard.
Pour le président Hans Ulrich Meister, M. Vollmar est le «successeur interne idéal», après avoir contribué au développement d’Implenia ces dernières années. M. Meister a rappelé que le groupe a mené une profonde transformation depuis 2018, année d’arrivée de M. Wyss, en provenance de Novartis, à la tête du groupe.
«Implenia est positionnée de manière optimale après une transformation complète, peut continuer à croître durablement de manière rentable et est prête pour une prochaine phase stratégique», a pour sa part souligné André Wyss.
Ce dernier rejoindra le conseil d’administration des Chemins de fer fédéraux (CFF) en avril 2025, avant d’en prendre la présidence en 2026 à la place de Monika Ribar, selon un communiqué paru mercredi.
Le départ de M. Wyss - considéré comme l’architecte du succès du groupe rhénan - interloque l’analyste Martin Husler de la Banque cantonale du Zurich, qui salue le recrutement à l’interne d’un successeur expérimenté en la personne de Jens Vollmar. Selon l’expert, le groupe devra concrétiser les ambitions en matière d’Ebit en comptant sur la volatile contribution des projets en développement.
Mercredi, le titre Implenia a clôturé en hausse de 2,8% à 32,80 francs, dans un indice SPI en recul de 0,09%.