VP Bank ambitionne d’économiser près de 20 millions de francs d’ici à 2026, après avoir vu ses résultats plonger au premier semestre. Ces mesures se traduiront par l’abandon de certaines activités et des licenciements.
«Nous devons nous séparer des prestations qui n’ont pas rencontré le succès espéré», a souligné le président de la banque liechtensteinoise Stephan Zimmermann mardi lors d’une conférence téléphonique en marge de la présentation des résultats semestriels. Parmi elles figure, par exemple, l’offre de placements privés.
Au sein de l’organisation, les doublons seront éliminés et une centaine de postes seront supprimés, notamment sous l’effet du gel à l’embauche mis en place depuis le début de l’année. «Mais des licenciements seront inévitables», a indiqué la banque qui compte actuellement plus d’un millier d’employés. Les coûts de cette restructuration sont estimés entre 10 et 12 millions de francs.
Par ailleurs, la banque annonce la fermeture de sa filiale à Hong Kong, qui compte 14 employés, et étudie de nouvelles opportunités de développement sur le marché asiatique depuis son site de Singapour. Elle veut en outre mieux exploiter le potentiel dans les pays scandinaves et en Allemagne.
Dans l’ensemble, ces mesures devraient permettre «une croissance de 4 à 6% par an de l’afflux d’argent frais au cours des prochaines années», a de son côté déclaré le directeur ad interim Urs Monstein.
Baisse des revenus d’intérêts
Comme anticipé ce printemps déjà, VP Bank a vu son bénéfice net plus que divisé par deux sur un an (-54,8%) au premier semestre 2024, à 11,5 millions de francs en raison d’une baisse des revenus issus des opérations d’intérêts.
Après avoir profité, à l’instar d’autres établissements, des hausses des taux l’an dernier, «les actifs de nos clients ont progressivement glissé des comptes courants vers des dépôts à terme et des titres plus rémunérateurs», a relevé la direction. Cela s’est traduit par une baisse des revenus d’intérêts, respectivement une hausse des charges d’intérêts».
Le produit d’exploitation a de ce fait reculé de 13,6% à 162,6 millions.
Les revenus issus des commissions et des services et ceux provenant du négoce sont de leur côté demeurés stables.
Les coûts ont diminué de 6% en comparaison annuelle, totalisant 148,8 millions, notamment grâce à des réductions de frais de personnel.
Ces chiffres ressortent en deçà des attentes des analystes sondés par AWP qui tablaient sur au moins 12 millions de bénéfice et 163 millions de recettes.
L’afflux d’argent frais s’est inscrit à 0,5 milliard, contre 0,1 milliard un an plus tôt. La banque est parvenue à étoffer ses actifs sous gestion qui totalisent 50,4 milliards, contre 46,4 milliards à fin 2023. En ce qui concerne les fonds propres, le ratio Tier 1 s’est établi à 26,1%.
Toujours à la recherche d’un patron
Enfin, la banque n’a pas encore trouvé de successeur à Paul Arni, qui a quitté en mai dernier ses fonctions de directeur général. Le directeur des opérations, Urs Monstein, assure toujours l’intérim.
Au chapitre des perspectives, la direction ambitionne d’améliorer sa rentabilité dans toutes les régions, «grâce à une approche très disciplinée des coûts», sans formuler d’objectifs chiffrés. Et outre les 20 millions d’économies, la banque cible un ratio coûts/revenus de 75% d’ici à 2026.