Peu liquides, les hedge funds sont généralement dédiés à des investisseurs initiés. Cependant, la société New-Yorkaise DBi propose sur le marché américain depuis 5 ans une gamme d’ETF répliquant les performances des fonds alternatifs les plus prestigieux. Négociables en bourse et pourvues d’une liquidité intra-journalière, ces solutions conviennent aussi bien aux clients institutionnels que de détail. Mathias Mamou-Mani, co-fondateur de DBi, explique comment il réplique des stratégies Equity Long-Short, CTA et Multi-stratégie aux États-Unis, mais aussi en Europe à travers des fonds liquides UCITS.
Les ETF basés sur des stratégies managed futures, c’est-à-dire des portefeuilles de contrat à terme gérés dynamiquement, ne sont pas nouveaux : ils sont déjà proposés par une poignée d’émetteurs. «En 2022, les managed futures ont eu beaucoup de succès, puis ces stratégies ont moins bien marché en 2023, car les chocs du marché obligataire de mars et d’octobre ont pénalisé les paris sur les tendances longues, mais cette stratégie a démontré qu’elle pouvait être un formidable outil de diversification» relève Mathias Mamou-Mani.
Réplication de stratégies alternatives
DBi va une étape plus loin en répliquant la performance agrégée (brut de frais) des plus grandes stratégies alternatives dans un seul véhicule, en s’appuyant sur des modèles statistiques et une équipe expérimentée d’anciens gestionnaires de fonds alternatifs.
«Nous imitons le positionnement des grands hedge funds, pour l’heure globalement peu exposés en actions, car 2024 sera une année de transition sur les obligations, avec une consolidation du marché en raison de la passivité des banques centrales au sujet de l’inflation et de la croissance», commente Mathias Mamou-Mani. A y regarder de plus près, ces portefeuilles de références sont longs sur les valeurs américaines et vendeurs sur les titres du reste du monde. Le spécialiste sollicite des futurs sur indices afin de répliquer ces expositions.
La majorité des gérants alternatifs semblent également favoriser des positions longues dans les métaux précieux et l’or afin d’immuniser leurs portefeuilles contre un regain de volatilité attendu cette année. Ils sont aussi moins enclins à prendre des positions sur le billet vert.
DBi réplique également des stratégies CTA, qui parient sur des tendances du marché à la hausse ou à la baisse. Ces portefeuilles se basent sur des analyses techniques, ou des algorithmes dans le cas des stratégies systématiques, afin d’identifier les mouvements de prix à long terme. Par exemple, le système achètera des contrats à terme sur les actifs dont les prix augmentent afin de suivre le mouvement haussier. «Pour répliquer ce type de stratégie, nous mettons en place un portefeuille de contrats à terme qui va simuler les expositions sur plusieurs classes d’actifs des fonds CTA», explique le spécialiste. En finalité, l’investisseur obtient une solution liquide utilisant les mêmes instruments à terme qu’un fonds alternatif ; au coût d’un fonds passif.
En Europe, le majeur fonds UCITS de DBi, reposant également sur la réplication, a implanté une troisième stratégie hybride multistratégie à performance absolue. «Elle vise un rendement de 4% supérieur au marché monétaire à long terme, via une combinaison diversifiée de plusieurs stratégies hedge fund», précise-t-il.
Dans ses projets d’avenir, le gérant réfléchit à lancer une stratégie managed futures avec un biais long en actions afin de profiter de la hausse des actions tout en offrant une couverture lors des années boursières difficiles. «Ce produit constituerait une solution intéressante pour le grand public», ajoute-t-il.