Schafer Cullen prévoit sur les marchés émergents une surperformance des actions valeurs pour un cycle de 6 à 8 ans.
Depuis 2010, les titres de croissance ont été les plus profitables sur ces marchés en plein essor. Pourtant, Rahul Sharma, gestionnaire de portefeuilles chez Schafer Cullen, investit à contre-courant sur les actions de valeur. «Les stratégies de valeur sont un bon principe quel que soit l’environnement, et historiquement, ce procédé a toujours été concluant dans les périodes de risques élevés». Une police d’assurance tandis que les valorisations des actions de croissance ont atteint des niveaux élevés.
En phase d’expansion économique, les marchés émergents recèlent un formidable potentiel. Pourtant, leur puissance économique n’est de loin pas (encore) reflétée par la taille des capitalisations boursières qui ne représente que 30% de leur PIB (dans les grandes économies comme la Chine, l'Indonésie, le Brésil ou l'Inde) alors que ce ratio atteint 120% aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. «Leur capitalisation boursière ne représente que 17% du total mondial…ces chiffres évolueront», assure Rahul Sharma. Selon son calcul, si les ratios de capitalisation boursière des pays émergents n’atteignaient la moitié du niveau de ceux des pays développés, leurs marchés d'actions doubleraient de taille.
intervient après une survalorisation.»
Les stratégies de style croissance sont communément appliquées, mais pour combien de temps encore? «Les investisseurs suivent un style durant une période, et ce moment est opportun pour investir sur des actions de valeurs», souligne Rahul Sharma. De ce point de vue, les actions de valeur sont plus attrayantes car, avec une performance relative inférieure de près de 2 écarts-types, elles sont en d’autres termes, moins chères que celle dite de croissance. «Nous recherchons des actions de valeur ayant un faible ratio cours-bénéfice ainsi que des sociétés dont le rendement en dividendes est élevé et dont la croissance des dividendes et des bénéfices est supérieure à la moyenne. Les actions à faible rendement ou à dividende élevé procure un avantage considérable sur l'ensemble du marché pendant une très longue période», nous explique-t-il.
Une bulle sur les actions de croissance, comme lors de l’euphorie sur les titres technologiques en 2000, redonnerait aux actions de valeur, aussi plus défensives, leurs lettres de noblesse: «Chaque changement de style de gestion intervient après une survalorisation», note le gérant.
de taux de pénétration et de croissance future est considérable.
Loin des bruits du marché, le gérant favorise des titres qu’il détient en portefeuille pour une longue durée. La société russe Lukoil, l’un des gros producteurs de pétrole privé avec 12,1 milliards de barils en réserve, domine le marché du brut mais se distingue également de ses pairs* pour des fondamentaux supérieurs: des ratios de dette sur EBITDA et de la distribution du dividende (1,5%) les plus bas pour le rendement du dividende le plus élevé (4,9%). L’action du géant russe ne se traite qu’à 6x les bénéfices. «Bon marché, nous l’aimons sur le long terme», explique le gérant.
Ping An est un assureur chinois dont le potentiel de taux de pénétration et de croissance future est considérable. «C’est une opportunité de convergence. En Chine les consommateurs commencent à assurer leur fortune et leur maison et Ping An est très bien positionné sur ce marché», estime le gérant. Outre son potentiel de croissance, letitre bénéficie aussi des caractéristiques dites «value» et s’échange à 8,7x les bénéfices.