L'Asie du Sud-Est récolte les bénéfices économiques de la réouverture des frontières et de la levée des restrictions liées au COVID-19.
La Thaïlande, qui a beaucoup souffert durant les périodes de confinements - le tourisme contribuant de manière significative à son économie -, a été l'un des principaux bénéficiaires des levées de restrictions post pandémie. Les arrivées de vacanciers en Thaïlande ont connu une tendance à la hausse cette année, les chiffres du mois d'août indiquant que le nombre de touristes est remonté à 41,3% des niveaux de 2019, contre 33,8% en juillet. Alors que la Chine, qui représentait un tiers des arrivées de touristes dans le Royaume, reste fermée, le Moyen-Orient s'est révélé être une source de nouveaux visiteurs bienvenue - notamment avec la reprise des liens diplomatiques et des vols entre la Thaïlande et l'Arabie saoudite. Cette amélioration des recettes touristiques contribue non seulement à réduire le déficit de balance courante en Thaïlande, mais elle a également un impact positif sur la consommation privée - la consommation de juillet a augmenté de +14,7% en comparaison annuelle, soit mieux que le mois précédent.
Cette tendance positive de flux de vacanciers s'observe également dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est. Les nouveaux venus à Singapour ont de même atteint 40% des niveaux de 2019, contre 35% en juin. Cette amélioration permet d'amortir l'affaiblissement de la conjoncture extérieure, qui a conduit Singapour à réduire ses objectifs de PIB pour 2022 de 3-5% à 3-4%.
En Malaisie, l'amélioration de l'économie nationale, alimentée par la réouverture et le soutien des mesures politiques, a amené la banque centrale à poursuivre son cycle de hausse des taux, en les augmentant pour la troisième réunion consécutive. La banque centrale a indiqué que le marché du travail malaisien restait solide, comme en témoignent «la baisse du taux de chômage et les perspectives de revenus positives».
L'Indonésie, dont l'économie intérieure est la plus importante de la région, est devenu le marché boursier le plus performant et c’est l'un des rares marchés asiatiques à afficher des résultats positifs cette année en USD (+5%). Le pays bénéficie toujours des retombées des dépenses budgétaires engagées pour sortir l'économie de la pandémie, ainsi que de la réouverture et du retour à la norme de l'activité commerciale. Cette année, la croissance du PIB devrait augmenter de plus de 5%, ce qui la ramène aux niveaux de croissance antérieurs à la pandémie. L'économie reposant sur des bases plus solides, le gouvernement indonésien peut désormais se concentrer sur l'assainissement des finances publiques afin de réduire le déficit budgétaire. L'annonce récente d'une réduction des subventions aux carburants pourrait entraîner une croissance modérée.
Alors que les économies d'Asie du Sud-Est récoltent les fruits de la levée des contraintes en matière de voyage et de réouverture totale, les pays d'Asie du Nord continuent d'imposer diverses formes de restrictions aux voyageurs. La Chine continue en effet à maintenir sa politique de «zéro covoiturage» et dispose de l'un des contrôles frontaliers les plus stricts au monde. Taiwan et Hong Kong imposent toujours une quarantaine à l'arrivée pour ses visiteurs. Alors que les voyageurs allant en Corée du Sud n'ont pas besoin de s'isoler à l'arrivée, un test PCR doit cependant être effectué. Le Japon a prudemment commencé à assouplir ses restrictions et a augmenté le quota quotidien de visiteurs étrangers autorisés à entrer dans le pays à 50’000. Les vacanciers ne peuvent toutefois se rendre au Japon que dans le cadre d'un voyage organisé. Le Japon est traditionnellement une destination de vacances populaire et la faiblesse du yen l'a rendu encore plus attrayante. Il est donc probable que l'on assiste à une forte augmentation du nombre de visiteurs au Japon dès la réouverture complète du pays.