Réchauffement climatique: 2021, une année porteuse d’espoir?

Vicki Bakhshi, BMO Global Asset Management

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La route qui mène à la COP 26 est encore longue, mais les nouveaux développements aux Etats-Unis et à l’international sont très positifs.

La confirmation de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis et la prise de contrôle du Sénat par les démocrates ont profondément transformé le paysage politique américain. Cette évolution aura un impact majeur sur le changement climatique ainsi que sur les perspectives de réussite des négociations cruciales qui se tiendront lors de la COP 26 à Glasgow.

Ce sommet, qui devait initialement avoir lieu en novembre dernier, a été repoussé du fait de la pandémie. Mais s’il avait eu lieu à la date prévue, il est pratiquement impossible d’imaginer que les négociations aient pu aboutir. En effet, les Etats-Unis, qui jouent un rôle clé dans ce domaine, étaient alors plongés dans l’incertitude et occupés avant tout à relever leurs propres défis intérieurs. Le report du sommet à novembre 2021 donne au président nouvellement élu la possibilité d’œuvrer à la mise en pratique de ses engagements en matière de climat ce qui, à son tour, offre à cet événement de meilleures chances de satisfaire aux exigences climatiques.

L’impact Biden

Outre le fait de réengager les Etats-Unis dans l’accord de Paris, Joe Biden a affirmé vouloir adopter l’objectif du zéro émission de gaz à effet de serre en 2050 et de décarboniser le secteur énergétique d'ici 2035, ce qui n'est pas une mince affaire lorsque l’on sait que près du quart de la production d’électricité provient du charbon et 38% du gaz naturel 38%1.  Le nouveau président s'est également engagé à redynamiser l’action des États-Unis au niveau des négociations internationales, et il a choisi John Kerry, l'un des architectes de l'accord de Paris, comme représentant spécial pour le climat.

Les actions du secteur privé seront déterminantes
pour la création d’une dynamique d’ici à la COP26.

En dépit de la «vague bleue» qui a donné aux démocrates le contrôle du Sénat et de la Chambre, leurs majorités sont ténues et Joe Biden peinera sans doute à faire adopter certaines de ses réglementations nationales. Cependant, l’ambiance a indéniablement changé et cela aura un impact considérable en ce qui concerne les négociations internationales sur le climat.

Vers la neutralité carbone en Asie

Parallèlement à ce bouleversement sismique des États-Unis, on ne saurait trop insister sur l'importance de la décision de la Chine d'adopter l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Annoncé en septembre dernier, cet engagement aura également un impact sur les politiques qui font l’objet de discussions au sein d'autres grandes économies émergentes comme celle de l'Inde. Dans le reste de l'Asie, le Japon et la Corée du Sud se sont aussi fixé des objectifs en vue d’atteindre la neutralité carbone. Tous ces développements sont le reflet d’un changement marqué de la situation qui prévalait il y a quelques mois seulement, lorsque l'Europe était le seul grand bloc économique à s'être engagé sur la voie de la neutralité carbone.

Courage exigé

Malgré cela, les négociations qui auront lieu lors de la COP26 à Glasgow ne seront certainement pas «faciles» et les difficultés les plus importantes viendront non pas de l’adoption d’objectifs de neutralité carbone à long terme, mais du cheminement qui devra être suivi jusqu’en 2030.  Les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ont clairement indiqué que pour maintenir nos chances de limiter la hausse de la température à 1,5 degré Celsius, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 50% d'ici à 2030. Or cet objectif est extrêmement ambitieux et il exigera que des décisions politiques courageuses soient prises à très court terme.

Les actions du secteur privé seront déterminantes pour la création d’une dynamique d’ici à la COP26. Un nombre croissant d'entreprises ont affiché leur ambition d’atteindre la neutralité carbone: selon la campagne des Nations unies «Race to Zero»2, elles sont déjà 1400 dans le monde. Et dans ce domaine, le secteur financier jouera un rôle central. Ainsi, BMO Global Asset Management travaille sur les deux fronts, celui qui consiste à s’engager auprès des entreprises dans lesquelles il investit afin qu’elles adoptent des stratégies ambitieuses de lutte contre le réchauffement climatique, et celui qui est de parvenir à la neutralité carbone de tous nos investissements d’ici 2050. La route qui mène à Glasgow est encore longue, mais les raisons d’espérer sont devenues aujourd’hui beaucoup plus nombreuses qu’elles ne l’étaient depuis un certain temps.

 

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