Les champions des marchés des changes

Salima Barragan

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Jusqu’où monteront les devises liées aux matières premières? Avec Salah-Eddine Bouhmidi d’IG Group.

Dollar australien (AUD), néo-zélandais (ANZ), canadien (CAD) et réal brésilien (BRL); les monnaies dans lesquelles sont libellées des matières premières poursuivent leur ascension vis-à-vis du billet vert et de l’euro, car elles surfent sur la vague haussière des prix du pétrole, du gaz, des métaux et d’un grand nombre de denrées alimentaires. Le point avec Salah-Eddine Bouhmidi, responsable des marchés chez IG Group.

Depuis le début de l’année, nous assistons à un emballement des cours, dont le gaz en tête de peloton qui a flambé de 98%, suivi par le nickel (58%). L’indice des soft commodities qui regroupe les denrées cultivables affiche une hausse de 36%. «Les chaînes de valeur perturbées par la pandémie du COVID-19 et les incertitudes géopolitiques sont les raisons pour lesquelles les monnaies liées aux matières premières sont actuellement les gagnantes sur le marché des changes», explique Salah-Eddine Bouhmidi. De plus, la plupart des banques centrales des pays exportateurs de ces produits ont précédé la Fed et la BCE dans le resserrement de leur politique monétaire afin de juguler l’inflation, ce qui rend leur devise doublement attractive du fait du différentiel de taux d'intérêt positif qu’elles offrent vis-à-vis de l’euro et du dollar américain.

Techniquement, les devises liées au négoce de matières premières sont en train de consolider légèrement à un niveau élevé après la forte dynamique du premier trimestre.

Ainsi, de l’avis du spécialiste, la demande d’AUD, de NZD, de CAD, et de BRL perdurera: «Elles se sont appréciées face au dollar américain depuis le début de l'année, bien que ce dernier profite actuellement des incertitudes en tant que valeur refuge». Techniquement, les devises liées au négoce de matières premières sont en train de consolider légèrement à un niveau élevé après la forte dynamique du premier trimestre, «mais leur tendance à la hausse reste intacte, car l’augmentation des prix à la consommation, les tensions géopolitiques et les confinements pourraient jouer en leur faveur dans le courant de l'année».

Quel objectif pour la fin du prochain semestre?

Selon le scénario le plus probable d’une poursuite du rallye sur le cours du pétrole, «les devises attachées, comme le dollar canadien, pourraient poursuivre leur tendance à l'appréciation. Pour cela, il faut toutefois que le trading range situé en dessous de 1,24 CAD soit durablement abandonné», estime-t-il.

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