Les banques centrales, bête noire des marchés financiers

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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A court-terme, le rallye des actions devrait se poursuivre sur les marchés développés.

©Keystone

Avant cette semaine, jamais les annonces de la Banque d'Australie n’avaient eu un impact aussi important sur les marchés monétaires mondiaux, y compris sur les bons du Trésor américain. En effet, après que celle-ci ait décidé d’abandonner tous ses efforts pour maintenir les rendements à trois ans en Australie, les marchés ont tout de suite réagi en anticipant des hausses de taux d'intérêt au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et même en Europe. Les jours suivants, les autres banques centrales ont tenté de calmer le jeu. Mais à la surprise générale, la Banque d'Angleterre a décidé de maintenir ses taux d'intérêt, malgré des indications préalables contradictoires de la part du gouverneur. Tout ceci a de quoi rendre les marchés complètement fous.

La Fed commet probablement une erreur stratégique en retardant le relèvement de ses taux directeurs.

Il ne fait aucun doute, l'inflation est un danger clair et présent aux Etats-Unis. La Fed commet probablement une erreur stratégique en retardant le relèvement de ses taux directeurs. En effet, les revenus des consommateurs sont comprimés par les réductions d'allocations, les augmentations d'impôts et la flambée des factures d'énergie. La Banque d'Angleterre a créé la surprise en décidant, la semaine dernière, de retarder une éventuelle hausse des taux de base. Une chose est sûre, malgré les pressions inflationnistes perçus dans le monde entier, les banques centrales ne veulent surtout pas perturber la dynamique de croissance actuelle. 

Doit-on y voir une menace pour les actions? La hausse des taux d'intérêt est un vent contraire pour les actifs à risque. Néanmoins, le marché haussier devrait se poursuivre. Ainsi, la saison des résultats trimestriels touche à sa fin et l’on peut déjà dire que les sociétés ont réussi à maintenir leurs marges face aux pénuries de main-d'œuvre, aux perturbations de l'approvisionnement et à la flambée des coûts des intrants. Les derniers chiffres concernant les exportations chinoises montrent qu'une partie des pénuries d'approvisionnement se résorbe, ce qui contribuera à la croissance, en permettant de reconstituer les stocks face à une demande toujours forte. Les exportations sont toutefois plus faibles en Corée du Sud et à Taiwan, suggérant que la pénurie de semi-conducteurs reste une préoccupation majeure.

Sur le plan sanitaire, malgré une hausse des nouveaux cas de contamination au COVID-19, certaines bonnes nouvelles permettent de se réjouir. Les médicaments antiviraux de Pfizer et Merck montrent des résultats exceptionnels et l’efficacité des vaccins est toujours aussi convaincante. Tant que l'économie mondiale continuera de se développer, les bénéfices suivront et les actifs à risque devraient surperformer. 

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