Le vert est la couleur, l'impact est le but

Communiqué, Amundi

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Le marché des obligations vertes est en croissance exponentielle. Le point avec la gérante Isabelle Vic-Philippe.

Les bienfaits de l’investissement vert ne sont plus à prouver et la croissance du marché est désormais alimentée par les Etats qui viennent emboiter le pas des entreprises déjà engagées sur ce terrain. Mais quel est l’impact réel des obligations vertes? Et sur quels éléments doit-on les sélectionner? Dans cette note, Isabelle Vic-Philippe, co-gérante de la stratégie Impact Green Bonds chez Amundi, revient sur la croissance exponentielle enregistrée par le marché des obligations vertes, et nous explique quels sont ses critères d’exigences pour construire son portefeuille.  

Ces dernières années ont vu l’émergence des stratégies dites «à impact» permettant aux investisseurs de mobiliser leur épargne pour financer une économie moins émettrice de carbone et d’en mesurer les bénéfices grâce à un indicateur précis: les tonnes de CO2 évitées par an. Ces stratégies investissent sur des obligations vertes qui financent des projets à caractère écologique. Elles fonctionnent comme des obligations classiques mais sont dédiées au financement de projets environnementaux, tels que les énergies renouvelables (panneaux solaires…), les bâtiments écologiques économes en énergie ou les transports propres (trains ou véhicules électriques). 

Si la crise du COVID a catalysé l’émergence de nouvelles obligations labellisées ESG comme les obligations sociales, les obligations vertes continuent de dominer avec 55% de part de marché. Le marché des obligations vertes a augmenté de près de 30% cette année, passant de 1’084 milliards de dollars fin 2020 à 1’409 milliards de dollars à fin septembre 2021. Cette dynamique de croissance des obligations vertes devrait se poursuivre favorablement dans les prochaines années, le marché vert convertissant de nouveaux adeptes et évoluant vers une grande diversification. Aujourd’hui les émissions vertes des entreprises de la zone euro représentent 6,7% de l’ensemble du marché obligataire Euro Corporate. L’automobile, les télécommunications et la chimie deviennent des acteurs de plus en plus actifs sur le marché primaire au côté des secteurs naturels (banques et services publics). 

En moyenne, à partir des données fournies par les émetteurs, la stratégie Impact Green Bonds d’Amundi qui fête cette année son 5e anniversaire permet de réduire les émissions annuelles de près de 400 tonnes de CO2 par million d’euro investi. C’est l’équivalent, par exemple, de l’empreinte carbone de 48 foyers sur une année. Ce chiffre est un peu supérieur à la réduction exigée dans les accords de Paris pour limiter la hausse de la température à 1,5°C, en calculant les efforts nécessaires dans les 3 grands secteurs de pollution (bâtiments, transports et production énergétique). Si on regarde l’allocation des projets au sein de notre stratégie, on retrouve logiquement ces trois principaux secteurs en tête: énergies renouvelable (48%), bâtiments verts (26%) et transports propres (17%). 

Même s’ils sont les derniers venus, de plus en plus de Souverains font une entrée remarquée sur ce marché avec les émissions inaugurales de l’Italie en mars ou du Royaume-Uni et de l’Espagne en septembre. Cette dernière financera des programmes de dépenses publiques qui contribuent aux objectifs environnementaux comme l’atténuation du changement climatique, la protection des ressources en eau et maritimes ou la réduction de la pollution. Ainsi, la stratégie environnementale de l'Espagne s'inscrit dans un cadre assez ambitieux, cette émission financera principalement des transports propres (environ 70%). 

Si l’investissement vert connait un élan louable de la part des Etats et des entreprises, de plus en plus engagés contre le changement climatique, comment séparer le bon grain de l’ivraie? 

Chaque nouvelle émission doit être analysée avec soin pour valider la qualité intrinsèque des projets financés du point de vue de leur apport dans la lutte contre le changement climatique mais aussi pour comprendre comment il s’inscrit dans une stratégie d’évolution de l’émetteur vers un comportement plus responsable. 

Ensuite, chez Amundi, nous sélectionnons uniquement des obligations vertes qui répondent aux principes de transparence et de reporting de l’ICMA l'association professionnelle mondiale qui développe la standardisation des pratiques de marché, et s’engagent ainsi à publier un reporting clair et intelligible des projets financés, ce qui réduit le risque de «greenwashing».

Enfin, l’obtention des labels tels que le français «GreenFin» ou l’allemand «FNG», sont un gage supplémentaire de transparence pour l’investisseur. La conformité verte du fonds sera régulièrement auditée par ces organismes tiers pour s’assurer qu’il respecte les exigences des labels.  

Acteur engagé, Amundi a déjà investi 38 milliards d'euros dans les obligations ESG (vertes, sociales ou durables) au travers de ses portefeuilles dont 29 milliards dans les obligations vertes et nous sommes convaincus que ces titres verts constituent une excellente alternative aux obligations classiques en proposant un profil risque/rendement comparable, et une plus grande transparence quant à l’utilisation des fonds levés. La COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre devrait amplifier les efforts de lutte contre le changement climatique. 

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