Le temps est venu d'être actif

Ritu Vohora, T. Rowe Price

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Etre actif ne consiste pas seulement avoir un mode de vie plus sain en 2023. Votre portefeuille pourrait également avoir besoin d’être rééquilibré.

Les marchés ont démarré l'année sur une note euphorique. Cependant, comme nous l'avons appris au cours des dernières années, les chocs économiques et géopolitiques sont imprévisibles et essayer de les anticiper est absurde. Ce dont nous pouvons être plus certains, c'est que nous nous dirigeons vers un environnement de volatilité plus élevée que celui auquel nous étions habitués au cours de la dernière décennie. Par conséquent, nous devons nous attendre à une plus grande disparité des rendements, tant au sein des classes d'actifs qu'entre elles. Mais la volatilité peut être votre alliée, tout comme le fait d'être actif.

Faire face au changement

La question de savoir si l'investissement actif ou passif offre le meilleur retour sur investissement fait encore l'objet de nombreux débats. Il y a de la place pour les deux stratégies dans les portefeuilles.

Nous nous dirigeons vers un monde où l'inflation tendancielle est plus élevée, où les taux sont plus élevés, où les liquidités se retirent et où la volatilité est plus élevée.

Le fondateur de T. Rowe Price, Thomas Rowe Price, aurait dit: «Le changement est la seule certitude de l'investisseur». C'est en reconnaissant les tendances et les modèles en évolution que les gestionnaires actifs peuvent exceller, car ils sont capables d'être agiles, de s'adapter et de répondre à un paysage d'investissement en mutation. Ces dix dernières années, les stratégies passives ont enregistré des flux considérables, et leurs actifs sous gestion ont désormais dépassé ceux des gestionnaires actifs. L'abondance de liquidités a permis à tous les acteurs de prospérer.

Mais nous sommes désormais à un point d'inflexion, car nous nous dirigeons vers un monde où l'inflation tendancielle est plus élevée, où les taux sont plus élevés, où les liquidités se retirent et où la volatilité est plus élevée. Les investisseurs devront donc être plus sélectifs quant aux régions, aux secteurs, aux actions et aux obligations qu'ils choisissent. Cet environnement est plus propice à la gestion active.

Gérer le risque de baisse

Les critiques à l'égard de la gestion active sont légitimes, la recherche montrant que la stratégie active moyenne ne parvient pas à surperformer de manière constante. Toutefois, le succès de la gestion passive au cours des deux dernières décennies est survenu dans l'un des plus grands contextes de marchés haussiers de tous les temps. Le marché baissier de 2022 est devenu résolument plus difficile pour les fonds passifs - avec le défaut inhérent de l'incapacité à gérer le risque, en particulier dans les marchés en baisse ou volatils - laissant les détenteurs plus exposés au risque qu'ils ne l'auraient réalisé.

En se concentrant sur les entreprises de qualité, aux bilans solides et à la croissance durable, une gestion active compétente consiste autant à éviter les perdants qu'à soutenir les gagnants et à exploiter les inefficiences du marché. Avec les risques de récession et les inquiétudes concernant la baisse des bénéfices due aux pressions sur les marges, une approche active permet de mieux gérer le risque de baisse. Une gestion active peut donc améliorer les rendements à long terme, mais il convient de se concentrer sur les gestionnaires qui disposent de solides capacités de recherche, d'un horizon à long terme et de frais raisonnables.

Il peut être prudent d'équilibrer les styles valeur et croissance dans les portefeuilles et de se concentrer sur les opportunités qui peuvent transcender ces catégorisations.
Changement de leadership sur le marché  

Nous avons assisté à une importante rotation des styles à mesure que les marchés évoluaient. Depuis les FAANG, axés sur la croissance, jusqu'à la rotation vers les valeurs de rendement dans le contexte d'un choc des taux, en passant par les gagnants de la pandémie des «stay-at-home». Cette évolution a eu un impact sur des secteurs et des industries entiers. Il peut être prudent d'équilibrer les styles valeur et croissance dans les portefeuilles et de se concentrer sur les opportunités qui peuvent transcender ces catégorisations - soit sur les entreprises individuelles situées du bon côté du changement. Qu'il s'agisse de celles dont les bénéfices et le pouvoir de fixation des prix sont durables ou d'identifier les gagnants des thèmes séculaires tels que le vieillissement démographique, la numérisation, la décarbonisation et la démondialisation.

Au cours des 30 dernières années, quatre cycles distincts ont été observés aux Etats-Unis. Lors des marchés haussiers de 1995 à 1999, alimentés par l’essor des technologies, et des marchés de 2010 à 2021, alimentés par l'assouplissement quantitatif, la gestion passive a dominé. De 1990 à 1994 et de 2000 à 2009, lorsque les marchés ont atteint un point d'inflexion, la gestion active a surperformé. Il s'agit donc plutôt de définir quel sera la gestion la plus performante selon les différents cycles de marché. L’heure de la gestion active a peut-être sonné!

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