0%. D'après les données récemment publiées pour mai 2023, les ventes au détail allemandes ont augmenté d'exactement 0% en termes réels depuis le dernier mois pré-Covid, février 2020¹. En revanche, en termes nominaux, grâce à l'inflation, les ventes ont augmenté de 17%. Mais ce n'est pas un signe que les consommateurs bénéficient de plus de biens: la quantité de biens qu'ils ont reçue est inchangée. Pourtant, cela ne semble pas avoir trop dérangé l'Allemand moyen. En effet, sur les 42 années écoulées depuis 1980, 15 ont vu les ventes au détail diminuer en termes réels par rapport à la moyenne de l'année précédente. Dans ce contexte, il est presque positif que les ventes au détail allemandes se stabilisent à nouveau, comme le montre notre graphique de la semaine.

C'est d'autant plus vrai si l'on considère à quel point les ventes au détail ont chuté par rapport à leurs précédents sommets au cours des années Covid. Ce graphique ne permet pas à lui seul d'affirmer que la tendance allemande va se poursuivre. Mais nous nous y attendons, pour une raison simple: alors que l'inflation, en particulier celle des biens, est déjà en baisse, de nombreux travailleurs commencent seulement à bénéficier des hausses de salaires négociées ces derniers mois. Cela signifie que nombre d'entre eux devraient bénéficier d'une augmentation de leur pouvoir d'achat réel dans les mois à venir. Ce n'est pas seulement le cas en Allemagne, mais aussi dans d'autres parties de l'Europe.

Le graphique montre également à quel point les dynamiques d'achat diffèrent au sein de l'Europe, que ce soit en raison des divergences dans la sévérité de la crise du Covid ou dans les mesures d'aide prises par les gouvernements au cours des années qui ont suivi. Des structures économiques différentes peuvent également avoir joué un rôle. L'Espagne combine les deux: elle a souffert de manière disproportionnée des conséquences directes et indirectes du Covid en raison du rôle du tourisme dans son économie, mais elle bénéficie aujourd'hui de la résurgence du désir de voyager des Européens. Cet élan se répercute non seulement sur le secteur du commerce de détail, mais aussi sur d'autres segments de la consommation, en particulier les services, pour lesquels nous continuons de miser sur une reprise plus forte que dans le commerce de détail. Dans l'ensemble de l'Europe, la consommation des ménages devrait à nouveau stimuler la croissance au cours des prochains trimestres.