Janus Henderson présente ses thèmes d’investissement pour 2022.

Pressions inflationnistes, resserrement des politiques monétaires, risques géopolitiques, rebond de la volatilité : les actifs risqués vont-ils traverser une épreuve de force en 2022? C’est la question à laquelle les experts de Janus Henderson ont tenté d’apporter des éléments de réponse lors de la conférence de presse annuelle tenue en février. La macroéconomie favorisera davantage les actions value, mais les valorisations des titres de croissance n’ont pas de limite.
Trouble-fête des marchés en ce début d’année, la Réserve fédérale a conduit la volatilité un cran plus haut. «Les marchés et les banques centrales ont paniqué face aux chiffres de l’inflation américaine élevée et persistante», constate le CIO Enrique Chang qui précise que le déblocage éminent de la chaine d’approvisionnement permettra à l’économie de reprendre son rythme de croisière.
Le spécialiste souligne que la fin du programme d’assouplissement monétaire signifie que «les prix des actifs sont faussés avec des dispersions dans les valorisations». En outre, les cycles de relèvement des taux d’intérêt et les prix des obligations font généralement mauvais ménage. Pourtant, «parce que les obligations ont déjà intégré les hausses dans leurs cours, l’antagonisme entre l'inflexion de la politique monétaire et la recherche de revenus se traduira par une hausse gérable des rendements obligataires», assure Jim Cielinski, responsable du fixed income qui préconise tout de même de se réfugier dans les titres de qualité supérieure, bien que les taux de défauts de ne remonteront pas selon ses prévisions.
Pour Enrique Chang, le renchérissement ne pénalisera pas les actions. Mais face aux bouleversements macro-économiques récents, le cycle haussier pourra-t-il perdurer?
Alex Crooke, co-responsable des actions préconise de se positionner sur les actions américaines sur la première partie de l’année. Selon les observations de Doug Rao, portfolio manager sur les valeurs américaines, les ménages maintiendront une situation financière solide sous l’effet des mesures de relance. Bien que ces dernières diminuent, la consommation maintiendra un rythme soutenu grâce aux taux d’épargne élevé et à l’inflation des salaires. «Nous sommes également convaincus que la transformation numérique en cours en faveur d’une productivité plus efficiente et du développement durable sera un formidable moteur de croissance», rajoute-t-il.
Le passage à l’internet 3.0 qui est le monde des métaverse, l’électrification avec une tendance lourde dans les transports durables ainsi que la nécessité d’évoluer sur des infrastructures de nouvelle génération, c’est-à-dire à faible émission de carbone, sont les trois thèmes à l’origine de la croissance du secteur technologique pour les années à venir, conclut Richard Clode qui gère un fonds sur la technologie. Une impulsion qui n’a pas de limite.