La croissance a bien résisté au début de l’année, mais des risques à la baisse subsistent

Communiqué, Aviva Investors

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«Les actions et le crédit ont été réévalués jusqu’en 2022, et en fin de compte, des baisses de taux pourraient s’avérer appropriées», a commenté Michael Grady.

  • La croissance économique a bien résisté au début de l’année 2023, mais des risques à la baisse subsistent, et les récentes turbulences bancaires viennent renforcer les incertitudes.
  • L’inflation globale est désormais en baisse, mais ses taux de base s’avèrent plus tenaces et pourraient obliger les banques centrales à maintenir leur politique plus stricte encore plus longtemps.
  • Dans de telles circonstances, Aviva Investors préfère adopter une approche prudente en matière d’allocation d’actifs.

Aviva Investors, la branche mondiale de gestion d’actifs d’Aviva PLC («Aviva»), a revu ses projections de croissance légèrement à la hausse, et ce en raison de données d’activité plus robustes pour le début de 2023, selon le dernier rapport trimestriel ‘House View’ de la société.

Toutefois, elle a mis en garde contre le fait que les risques gardaient une orientation négative, notamment dans certaines des principales économies développées. Bien que le prix de l’énergie ait baissé, le conflit en Ukraine conserve toute sa capacité à provoquer des chocs négatifs. Entre-temps, les effets du resserrement monétaire ne se sont pas encore fait pleinement sentir, et bien que nous nous approchions des pics des taux directeurs, nous n’y sommes pas encore tout à fait.

En dépit des événements qui viennent de se produire, Aviva Investors ne pense pas que les récentes difficultés bancaires soient comparables à la situation de 2007-2008, les banques étant globalement bien mieux capitalisées et n’ayant pas connu de bulles de crédit équivalentes. Les toutes récentes défaillances apparues dans ce secteur reflètent sans doute plus le niveau de qualité du management qu’elles ne représentent un risque systémique affectant le système financier mondial. Elles mettent toutefois en évidence que les taux d’intérêt plus élevés révèlent ses points vulnérables, et d’autres révélations similaires sont à envisager.

Par ailleurs, Aviva Investors estime que des phases de légère récession restent possibles, mais elles devraient alors être de courte durée étant donné que les bilans du secteur privé sont solides, ce qui écarterait la nécessité d’une période de redressement prolongée. Cependant, à moins que l’inflation sous-jacente ne commence à se rapprocher de manière plus convaincante de l’objectif fixé, il se peut que la période de restriction de la demande doive être plus astreignante ou plus longue, contraignant ainsi les banques centrales à maintenir leur politique restrictive pour une durée plus longue également.

On s’attend à ce que l’inflation globale diminue encore de manière significative au cours des prochains mois, de même pour l’inflation de base, mais à un rythme plus lent, avec des risques orientés à la hausse. Les banques centrales resteront prudentes et attentives jusqu’à ce que cela se produise de manière plus convaincante, mais elles surveilleront également les conditions financières dans un cadre plus général. Ces conditions se sont resserrées à la suite des événements qui ont secoué le secteur bancaire, entraînant une réévaluation à la baisse des pics de taux directeurs.

Les incertitudes découlant de ce contexte macroéconomique signifient que la volatilité des marchés financiers devrait rester élevée. Les moments charnières d’un cycle sont toujours accompagnés d’une telle incertitude, mais l’expérience récente montre que ceux du cycle actuel surviennent à un rythme particulièrement soutenu et évoluent tout aussi rapidement. Dans ces circonstances, et jusqu’à ce que les choses se soient clarifiées, il convient d’adopter une approche prudente en matière d’investissement.

Michael Grady, responsable de la stratégie d’investissement et économiste en chef chez Aviva Investors, explique: «Après une décennie ou plus d’assouplissement quantitatif et de taux d’intérêt proches de zéro, il n’est pas surprenant que certains n’aient pas été préparés à affronter un environnement de taux plus élevés. Les bilans du secteur financier sont plus solides que dans la période qui avait précédé la dernière crise financière mondiale, étant donné que les régulateurs exigent aujourd’hui des banques qu’elles disposent de réserves de liquidités et de fonds propres bien plus importants. En outre, certaines nouvelles règles importantes et des améliorations sur le plan de la «tuyauterie interne» devraient également permettre de stabiliser le système de la «finance de l’ombre». Néanmoins, la confiance peut rapidement s’évanouir. Dans le monde de la banque numérique, les dépôts peuvent être effectués beaucoup plus facilement que par le passé. C’est pourquoi nous restons prudents dans le court terme, en gardant à l’esprit les risques qui planent sur la stabilité financière. C’est en raison du redressement rapide qui s’est opéré une fois passé le gros de l’orage du COVID, une reprise favorisée par les mesures de relance budgétaire, mais impactée par les difficultés d’approvisionnement, que les banques centrales ont dû faire face à un excédent de demande et à une inflation bien supérieure à l’objectif fixé. L’objectif du relèvement des taux n’est pas de provoquer des difficultés financières, mais plutôt de modérer, à court terme, la demande dans l’ensemble de l’économie, et à long terme, d’assurer une croissance et une inflation durables. Nous n’avons aucune réserve à ne pas proposer avec grande conviction beaucoup de vues tactiques ou structurelles sur les classes d’actifs, à l’heure actuelle, sauf pour ce qui est de la certitude qu’il faut maintenir les liquidités à un niveau élevé. Les actions et le crédit ont été réévalués jusqu’en 2022, et en fin de compte, des baisses de taux pourraient s’avérer appropriées. Pour l’instant, l’inflation incite toutefois les responsables politiques à rester vigilants, et comme un certain assouplissement a déjà été anticipé, nous restons neutres sur les obligations d’État. Nous sommes globalement neutres à l’égard du dollar, mais tout ralentissement de la croissance constituerait un défi pour le marché des changes des pays émergents.»

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