La COVID aura eu du bon aussi!

Marie Lassegnore, La Française AM

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Quels ont été les impacts de la COVID sur les enjeux climatiques?

Alors que la majorité de la population mondiale se confinait chez elle, nous avons été spectateurs de nouvelles catastrophiques liées à la pandémie. Mais nous avons également été témoins des impacts positifs du confinement sur l’environnement à savoir un air plus pur et un ciel dégagé grâce à la baisse des niveaux de particules en suspension dans l'air au sein des grandes villes.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, nous prévoyons une baisse de la demande énergétique mondiale de 6% en 2020, ce qui représente sept fois ce que nous avons vécu après la crise de 2008. Cette baisse de la demande énergétique et la prise de conscience mondiale sur la qualité de l'air (et de l'amélioration de la santé qui en découle) sont deux facteurs motivant la fin de l'économie et de l'industrie du charbon.

Les gouvernements des 50 plus grandes économies du monde ont engagé
plus de 12'000 milliards de dollars pour l’aide à la crise sanitaire.

En effet, durant le confinement, la consommation de charbon a chuté suite à une diminution de la demande en électricité; certains pays n'avaient plus besoin d'allumer leurs centrales à charbon pour disposer d'une capacité d’énergie de secours. Il s’agit de la plus importante baisse de la demande de charbon depuis la Seconde Guerre Mondiale (AIE, Global Energy Review, 30/04/2020).  Le Royaume-Uni n’a pas fait usage de charbon pendant deux mois, entre le 11 avril et le 15 juin (ce qui est la plus longue période jamais enregistrée, selon le National GRID ESO). Les Etats-Unis ont eu recourt à davantage d’énergies renouvelables. A titre de comparaison, il y a 10 ans, 50% de l’électricité produite venait du charbon (Bloomberg New Energy Finance).

Cette tendance devrait se poursuivre avec la baisse des coûts d’exploitation des énergies renouvelables.

Comment la règlementation pourra-t-elle influencer la production des émissions carbones?

Les gouvernements des 50 plus grandes économies du monde ont engagé plus de 12'000 milliards de dollars pour l’aide à la crise sanitaire. Pour l'instant, seuls 54 milliards de dollars ont été consacrés aux priorités de l'économie post-carbone, ce qui reste modéré mais représente un signe positif. (Bloomberg New Energy Finance).

En France par exemple, l’aide de 7 milliards d’euros dédiée à Air France est assortie de conditions écologiques dont la réduction du nombre de vols intérieurs, pouvant être remplacés par le train. Le développement du secteur aéronautique devra s’inscrire dans le cadre d’une consommation grandissante de carburants alternatifs pour atteindre la neutralité carbone.

Le Canada a mis en place des facilités de prêts
en contrepartie d’un plan de transition énergétique.

Autre exemple au Canada où le gouvernement a annoncé la création de 10'000 emplois dans son industrie pétrolière pour mener des opérations de nettoyage des puits inactifs et ainsi soutenir leurs objectifs environnementaux: le Canada a également mis en place, pour les grandes entreprises, des facilités de prêts en contrepartie d’un plan de transition énergétique.

En Chine, le plan de relance de 800 milliards de dollars financera en grande partie de nouvelles infrastructures telles que des stations de recharge électrique, la 5G ainsi que des systèmes ferroviaires. Cette relance inclut un plan de 1,4 milliard de dollars pour promouvoir les véhicules électriques.

Plus près de nous et face à la crise de la COVID, la Commission Européenne a adopté un plan d’aide de 750 milliards d’euros appelé «Next Generation EU» qui vient en complément du budget pluriannuel (2021-2027) de plus de 1000 milliards d’euros. Ce plan comprend des subventions visant à aider particulièrement les pays et les entreprises les plus impactés. Les subventions seront accordées pour des projets spécifiques et à condition que les investissements ne nuisent pas aux objectifs climatiques et environnementaux fixés dans le Green Deal. Si le plan est ratifié par le Parlement Européen, 30% de l’aide, soit plus de 500 milliards d’euros, seront alloués pour la lutte contre de réchauffement climatique et l’atteinte des objectifs de transition énergétique. Il s'agit d'une dynamique très positive pour le déploiement futur des actifs verts en Europe. Actuellement, le «Green Deal» représente environ 25% du budget de l'UE, permettant de financer les transports propres, la rénovation des bâtiments, le développement des énergies renouvelables.