L’investissement sera éthique et vert

AXA Investment Managers

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«La Suisse occupe, d’après les résultats du sondage, la première place en matière d’investissement durable», s'est réjouit André Thali d'AXA IM.

La Suisse est à la pointe en matière d'investissement responsable:

  • Parmi les participants à l'étude, 43% ont déjà un produit ESG dans leur portefeuille
  • Les Suissesses et Suisses interrogés s'attendent à ce que le réchauffement climatique, la technologie et le progrès médical influencent leur vie
  • Ils estiment que ces grandes tendances offrent des possibilités d'investissement intéressantes
  • Les valeurs personnelles et la confiance envers les produits de placement et conseillers ont une importance capitale

L’étude sur le comportement en matière d’investissement des particuliers, réalisée par AXA Investment Managers dans huit pays (Grande-Bretagne, Espagne, France, Italie, Suisse, Hong Kong, Taïwan et Singapour), révèle les tendances en matière d’investissement et examine l’influence qu’a l’éducation sur la manière dont les enfants gèrent l’argent. Le sondage est représentatif pour le segment des 80% supérieurs des personnes gagnant des revenus, et il se focalise sur le sous-groupe des personnes jouissant d’une bonne situation (personnes disposant d’actifs liquides supérieurs à CHF 100’000).

L’essentiel pour commencer: l’investissement sera éthique et vert, et la Suisse est leader en Europe en matière d’investissements responsables. Les sondés accordent une grande importance à l’investissement responsable dans des entreprises qui répondent aux critères ESG (environnement, social et gouvernance) – mais ils ont également des exigences élevées en matière de qualité des produits de placement correspondants. Le secteur financier est appelé à mieux répondre aux besoins des investisseurs.

Environnement et nouvelles technologies

Quel est l’avenir de l’investissement selon l’étude? Il reflète les besoins et attentes individuels en matière d’environnement. Dans tous les pays sondés, la durabilité écologique et les changements technologiques ont été cités comme les deux sujets qui auront les plus grandes incidences à l’avenir. Les Suissesses et Suisses interrogés estiment que le réchauffement climatique sera le principal facteur d’influence sur leur vie future. Outre le réchauffement climatique, qui a été cité par 69% des participants, les nouvelles technologies et le progrès médical (51% chacun), de même que les rééquilibrages géopolitiques (49%), seront des éléments déterminants à l’avenir. Les personnes sondées en Asie estiment plus volontiers que celles en Europe que ces tendances auront des répercussions globalement plus importantes, et elles considèrent surtout que les rééquilibrages géopolitiques auront un poids plus important.

Et parmi ces tendances, lesquelles auront une incidence positive sur la vie des sondés? En Suisse et dans les autres pays européens, le progrès médical et la numérisation mènent le classement, alors que la fintech et le big data sont évalués de manière un peu plus critique.

Cette évaluation a des conséquences sur le futur comportement en matière d’investissement: en Suisse, 54% sont disposés à investir dans les technologies propres, 49% souhaitent placer dans les biens de consommation durables, et 40% dans le changement climatique. Les autres tendances dans lesquelles les sondés souhaitent investir sont le progrès médical, l’intelligence artificielle et l’automatisation ainsi que la cybersécurité. Les personnes disposant d’une meilleure situation s’intéressent davantage à l’investissement socialement responsable que celles qui ont une fortune moins importante.

André Thali, Head Client Group DACH chez AXA Investment Managers Suisse, explique: «En Europe, la Suisse occupe, d’après les résultats du sondage, la première place en matière d’investissement durable, pour ce qui se rapporte à l’intérêt envers les produits ESG et la décision d’achat effective.» 43% des investisseurs locaux disposent d’un placement ESG; la Grande-Bretagne clôt la liste des pays ESG avec 25%. La part des «investisseurs responsables» n’est supérieure à celle de la Suisse qu’à Singapour (56%). M. Thali ajoute: «Les marchés asiatiques considèrent davantage que les européens que les tendances technologiques auront un plus grand impact, ce qui a aussi une influence sur le comportement en matière d’investissement.»

Les valeurs sont centrales, un conseil de qualité également

Et qui concrètement dispose déjà «d’investissements responsables» dans son portefeuille, et pour quelles raisons? 45% des hommes et 40% des femmes. Relevons que «seulement» 39% des personnes ayant des enfants indiquent avoir un investissement ESG, contre 44% des personnes sans enfants. On s’attendrait plutôt au résultat contraire. Parmi les personnes de 31 à 54 ans, les placements responsables sont moins répandus que dans les classes d’âge plus jeunes et plus âgées.

En matière de placements ESG, les valeurs personnelles sont un élément central, mais le secteur financier doit lui aussi s’acquitter d’une tâche importante. 57% des investisseurs suisses indiquent avoir effectué un placement ESG car il répondait à leurs propres valeurs. Un tiers en attendent des rendements plus élevés à long terme, et un quart a acheté le produit sur recommandation du conseiller financier. Les suggestions des amis et proches, la publicité, les recherches sur Internet et les réseaux sociaux ont eu une moins grande importance pour la décision d’achat. A Hong Kong, Taïwan et Singapour, un investissement responsable n’est par contre pas motivé par des valeurs, mais par un meilleur rendement.

Qu’est-ce qui pourrait inciter les investisseurs qui n’ont pas encore de produits ESG à passer à l’acte au cours des 12 prochains mois? Deux tiers des sondés mentionnent l’offre de produits, 38% souhaitent davantage de transparence et un certificat de durabilité, et 20% mentionnent les valeurs personnelles. Plus des deux tiers des investisseurs ESG font confiance à leur gestionnaire de fortune pour placer leur argent de manière éthique et durable. Chez les investisseurs qui n’ont pas de produits ESG, ils ne sont que 44%. Outre l’offre de produit, la confiance envers le conseiller financier devrait donc jouer un rôle prépondérant.

Seulement 27% des investisseurs et 20% des investisseuses ont pour l’heure vu leur conseiller financier leur proposer un produit de placement répondant à des critères de durabilité. Quatre personnes sondées sur cinq n’étaient d’ailleurs pas sûres de la manière dont elles pourraient investir dans une solution de placement durable. En ce qui concerne l’offre de produits, la transparence et le conseil, le secteur financier pourrait donc faire mieux.

M. Thali souligne: «L’offre de produits actuelle des gestionnaires de fortune n’est que peu orientée sur les besoins des futurs investisseurs. Les critères ESG et d’autres critères porteurs d’avenir doivent gagner en importance pour répondre aux besoins des investisseurs suisses.»

Les enfants sont l’avenir en matière d’investissement

Aborder la question des tendances futures signifie aussi considérer la prochaine génération d’investisseurs, à savoir les enfants. L’éducation et les valeurs transmises ont une influence sur la manière dont les enfants abordent les questions environnementales et gèrent l’argent. Un tiers des enfants sondés affirment bénéficier de cours sur l’argent à l’école. Alors que 44% des enfants de 8 à 11 ans l’affirment, seulement 20% des jeunes de 14 à 15 ans en font de même.

Quatre cinquièmes des enfants reçoivent de l’argent de poche de la part de leurs parents et peuvent en disposer comme bon leur semble. 8% des parents souhaitent que leurs enfants épargnent pour leur formation. Les parents suisses et asiatiques donnent régulièrement de l’argent de poche à leurs enfants, alors que cette démarche est plutôt faite sur une base ad hoc dans les autres pays européens.

Comment conjuguer épargne et plaisir?

Alors que les parents souhaitent que leurs enfants deviennent des épargnants responsables, les plus jeunes sont davantage focalisés sur l’instant présent. Pourtant, 44% des enfants suisses sondés savent qu’ils doivent épargner pour apprendre à gérer leur argent. En Asie, ce pourcentage est encore nettement plus élevé. Les enfants comprennent d’ailleurs intuitivement la valeur de rendements supérieurs en renonçant temporairement à consommer: à la question de savoir s’ils préfèrent recevoir 13 francs aujourd’hui ou 26 francs dans trois semaines, 28% préfèrent toucher leur argent immédiatement. 72% préfèrent attendre trois semaines pour toucher une somme plus importante.

Les enfants considèrent que l’épargne est un comportement globalement positif. Mais l’épargne leur procure-t-elle aussi du plaisir? Près de la moitié répond par l’affirmative, 29% estiment que l’épargne est ennuyeuse et 30% des enfants préféreraient dépenser leur argent.

André Thali constate: «Nous devons envisager comment nous adresser encore plus clairement à la prochaine génération en rendant l’épargne plus ludique, par exemple à l’aide d’applications mobiles correspondantes.»

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