Porté par les trois poids lourds, le SMI a rebondi de 7% en juillet. Pour autant, des signes de nervosité persistent sur les small et mid caps.
Guerre commerciale, hausse des prix de l’énergie, valorisations jugées trop élevées par les experts. Au début du mois de juillet, l’été boursier ne se présentait pas vraiment sous les meilleurs auspices. Pourtant, les résultats à mi-parcours publiés ces derniers jours par les principales sociétés helvétiques cotées en bourse ont su balayer les doutes des investisseurs. Durant le seul mois de juillet, l’indice SMI a ainsi regagné près de 7%.
Ce rebond spectaculaire a été alimenté surtout par la bonne tenue des trois poids lourds de la cote, Nestlé, Novartis et Roche, qui représentent à eux seuls plus de la moitié de l’indice. Les deux géants de la pharma bâloise ont tous deux surpris très favorablement. Au deuxième trimestre, Novartis a présenté des chiffres situés dans le haut des attentes des marchés. Jeudi dernier, Roche est aussi parvenu à rassurer grâce à ses résultats dépassant à tous les niveaux les prévisions du consensus des analystes, contrebalançant les résultats intermédiaires mitigés d’une étude portant sur son anticancéreux Tecentriq un peu plus tôt. La veille, l’action du biochimiste bâlois Lonza s’était, elle, envolée de 6% suite à la publication de chiffres meilleurs que prévu.
Jeudi dernier, les résultats jugés également positifs de Nestlé ont permis à l’indice SMI de repasser le seuil de 9’100 points, soit son plus haut niveau depuis février. La multinationale veveysanne a publié des chiffres clés au premier semestre dans l’ensemble supérieurs aux prévisions.
Dans le secteur financier, UBS a aussi annoncé des chiffres supérieurs aux perspectives, permettant au titre de repasser le seuil des 16 francs en fin de semaine dernière. A voir si Credit Suisse, qui publie ses chiffres ce mardi, confirmera la tendance. Lundi dernier, les résultats au premier semestre de Julius Baer ont en revanche été accueillis plus fraîchement, les afflux d’argent frais n’ayant pas été à la hauteur des éspérances.
les deux tiers dépassent les attentes.
Dans l’industrie, les chiffres d’ABB ont été bien accueillis grâce à un bénéfice net supérieur à celui projeté, même si la croissance du chiffre d’affaires est restée en deçà des objectifs de la société. Les signaux restent au vert chez Sika: tous les résultats du spécialiste du bâtiment ont été supérieurs aux prévisions des analystes. Tendance également positive pour le cimentier LafargeHolcim qui a surpris favorablement vendredi. Précédemment, Swatch avait aussi publié des résultats record, avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 15% à près de 4,3 milliards de francs, son record historique sur un semestre.
Au final, peu de sociétés du SMI ont publié des résultats mal accueillis par les marchés. C’est le cas de Givaudan qui a vu son bénéfice se contracter au premier semestre, même si les ventes du groupe genevois ont légèrement dépassé les prévisions. Dans l’ensemble, parmi les treize sociétés de l’indice SMI qui ont déjà divulgué leurs résultats à fin juin, les deux tiers ont publié des chiffres supérieurs aux attentes.
Si le récent flux de résultats a été salué par la bourse, gare aux éventuelles déconvenues. Toute déception peut coûter cher, en Suisse comme à l’international. Aux Etats-Unis, l’action de Facebook, qui a vu l’activité de ses utilisateurs baisser suite au scandale de l’utilisation de ses données par Cambridge Analytica et l’entrée en vigueur de nouvelles règles dans l’UE, a dévissé de 18% en début de séance jeudi. Vendredi, Twitter n’a pas fait mieux, dégringolant de 19% peu après l’ouverture.
beau fixe, la nervosité reste de mise.
Dans le secteur financier, l’action du gérant d’actifs GAM a aussi décroché de 15% durant une seule séance à la mi-juillet suite à la publication d’un avertissement sur ses résultats en raison d’un correctif en rapport avec une acquisition. A l’inverse, les surprises favorables sont aussi récompensées: le titre du groupe industriel Forbo a bondi de 10% vendredi après des chiffres meilleurs qu’attendu. Malgré un mois de juillet boursier au beau fixe, la nervosité reste de mise.