Environnement positif pour les obligations d’entreprise

Vantil Charles, Capital Group

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Quête mondiale de rendement: à la recherche des sociétés de qualité implantées sur des marchés difficiles.

 

D’un point de vue mondial et compte tenu du rythme synchronisé et modéré de la croissance mondiale, l’environnement actuel est généralement positif pour les obligations d’entreprise. La normalisation des politiques monétaires joue un rôle majeur, car elle engendre une remontée progressive des taux d’intérêt et elle stimule l’inflation. Tant que cette tendance se maintiendra, elle soutiendra le marché mondial des obligations d’entreprise.

Marché mondial des obligations d'entreprise impacté

Le contexte politique a été une source de grande incertitude début 2017. Mais le tumulte politique s’est nettement apaisé: les marchés ont bien accueilli les résultats de la plupart des élections en Europe, et la situation semble s’éclaircir concernant la formation d’un gouvernement de coalition en Allemagne. En revanche, l’incertitude demeure au sujet des négociations en vue du Brexit.  Parallèlement à la situation politique encore délicate de certains pays, les investisseurs accordent plus d’attention à des facteurs comme la croissance américaine, le potentiel de résultats des entreprises ou les perspectives de croissance en Chine.

«Il est trop risqué de cibler uniquement les sociétés générant
les meilleurs rendements dans l’indice de référence.»

Si le coup de pouce fiscal peut avoir un impact positif sur les entreprises américaines, des représailles sont possibles de la part d’autres pays. Les ministres des Finances de la plupart des économies européennes craignent par exemple que le gouvernement Trump n’utilise sa réforme fiscale pour promouvoir la discrimination commerciale. Ces changements devraient donc effectivement soutenir les sociétés américaines à brève échéance, mais d’autres conséquences inattendues sont possibles à plus long terme. Tout dépendra de la rapidité à laquelle ils sont mis en œuvre.

Les sociétés technologiques qui disposent d’une trésorerie abondante pourraient profiter largement de cette réforme pour rapatrier les liquidités qu’elles détiennent à l’étranger afin de racheter des actions. Ces derniers temps, elles s’endettaient pour financer ces opérations, si bien que je reste prudent concernant l’impact de la réforme.

Les sociétés générant des flux de trésorerie importants, ou qui sont en cours de désendettement, sont intéressant. Les sociétés qui affichent des flux de trésorerie élevés et qui sont bien gérées se comportent généralement bien tout au long du cycle. Outre le fait qu’il s’agisse d’une classe d’actifs relativement illiquide, il est trop risqué de cibler uniquement les sociétés générant les meilleurs rendements dans l’indice de référence, ou celles dont les résultats sont les plus à la traîne. De ce fait, il fallait chercher à diversifier le plus possible les positions. 

«Bon nombre de sociétés de services collectifs
offrent un élément de stabilité.»

Lors d’une analyse d’une obligation, il fallait tenir compte d’une multitude de facteurs, comme l’opinion du marché, sa valeur relative et les éléments d’opportunité (comme la prime associée à une émission nouvelle). Avant tout, ce sont des caractéristiques spécifiques à la société, des perspectives du secteur et de la durée de vie résiduelle des obligations, il fallait évaluer.

les services aux collectivités, l’énergie et la banque

On trouve les opportunités les plus attrayantes dans les services aux collectivités, l’énergie et la banque. Bon nombre de sociétés de services collectifs offrent un élément de stabilité et peuvent suivre un bon parcours dans les phases d’incertitude. En parallèle, on peut être optimiste concernant les prix du pétrole, ce qui devrait profiter aux acteurs de l’énergie, même si la sélectivité reste de mise. De plus, les nouvelles émissions dans le secteur financier américain pourraient être source d’opportunités.

Le portefeuille exclut rarement un secteur dans son intégralité, une pratique qui serait elle-même risquée. Il existe d’autres méthodes pour gérer le risque sectoriel, en optant par exemple pour une duration plus courte ou une meilleure qualité du crédit. Bien que un processus décisionnel peut reposer en grande partie sur une opinion bottom-up d’émetteurs individuels, il est toujours possible de profiter de thématiques sectorielles. Les fusions et acquisitions dans le secteur pharmaceutique en font partie, avec plusieurs opérations de grande ampleur conclues ces dernières années. Si cela peut inciter à éviter ce secteur, les opportunités d’investissement ont en réalité été très prometteuses. 

«Les marchés à la périphérie de l’Europe
sont généralement perçus comme plus risqués.»
opportunités à la périphérie de l’Europe

Des «sociétés de qualité implantées sur des marchés difficiles». Les marchés à la périphérie de l’Europe sont généralement perçus comme plus risqués. En conséquence, les investisseurs les délaissent, alors qu’ils offrent de nombreuses opportunités. Les sociétés aux parts de marché dominantes et aux flux de trésorerie diversifiés, qui s’internationalisent pour réduire le risque. À ce titre, plusieurs investissements à long terme dans des émetteurs assortis de fondamentaux solides sont donc à envisager, et qui génèrent aussi des rendements supérieurs à ceux de la plupart des obligations Investment Grade.