Energies propres dans le monde en développement

Nick Parsons, ThomasLloyd GAM

2 minutes de lecture

L’investissement en énergies propres dans les marchés en développement est devenu une urgence absolue.

Selon le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report), malgré une brève baisse des émissions de dioxyde de carbone causée par la pandémie de COVID-19, le monde se dirige vers une hausse des températures moyennes mondiales supérieure à 3 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Toutefois, pour éviter les conséquences du changement climatique, nous devons limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, ce qui suppose de réduire de près de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et d’éliminer toute empreinte de carbone d’ici à 2050. 

Pour y parvenir, nous avons besoin d’objectifs et de politiques ambitieux en matière d’énergie propre, de nouveaux types de financement innovants et d’une collaboration pour financer une transition équitable vers l'abandon des combustibles fossiles. Les pays en développement, qui ont le moins contribués à la crise climatique, mais qui seront très probablement les plus touchés par celle-ci, ont maintenant un besoin urgent d’investissements axés sur l’impact. 

Les investisseurs privés jouent un rôle important
pour combler le déficit d’investissement.

Les pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine connaissent une croissance rapide, tant sur le plan économique que démographique - ils représentent déjà les deux tiers de la population mondiale. Cette croissance s’accompagne d’un besoin accru d’énergie, mais dépendent principalement du charbon comme source d’énergie primaire, ces pays seront aussi responsables de la majorité des futures émissions de CO2

D’après le Forum Economique Mondial les investissements dans les infrastructures de pays en développement doivent alors augmenter de 700% d’ici à 2030 pour atteindre 1’000 milliards de dollars par an. Vu que beaucoup de gouvernements locaux sont loin de pouvoir répondre à cette demande, plus de 70% du financement doit provenir du secteur privé.

De véritables avantages

L‘expérience des 18 derniers mois a été un véritable défi, alors que beaucoup d’investisseurs cherchent à remanier leurs portefeuilles et à se concentrer davantage sur les actifs défensifs qui non seulement offrent des rendements solides, mais ont également un impact. 

Investir dans des actifs réels durables offre aux investisseurs des véritables avantages: des rendements supérieurs ajustés au risque et une diversification du portefeuille. Cependant même l’achat du fonds d’actions coté le plus «vert» ou de l’action de la société publique la mieux notée n’apporte pas d’argent frais dans l’économie réelle. Il ne fait que changer la propriété d’un certificat d’action et expose toujours les investisseurs à la volatilité du marché. 

En revanche, en canalisant l’offre de capitaux vers l’économie réelle, nous pouvons aligner nos investissements sur les objectifs de développement durable des Nations unies, en particulier ceux axés sur la croissance économique et la création d’emplois, le changement climatique et l’égalité des sexes.

Précédemment, les investisseurs pensaient que les investissements dans les infrastructures étaient réservés aux institutions, qu’ils nécessitaient un capital initial important et que la période de détention était supérieure à 10 ans, ce qui les mettait hors de portée pour beaucoup d’investisseurs. 

Outre les actions, les fonds et l’épargne traditionnels, l’investissement
dans des actifs réels sont particulièrement intéressants pour les investisseurs.

En 2018, nous avons introduit à la Bourse de Luxembourg notre Sustainable Infrastructure Income Fund, le premier fonds public d’infrastructure entièrement réglementé et ouvert au monde, rendant les investissements directs dans les infrastructures privées accessibles à un plus grand nombre d’acteurs du marché et offrant un accès immédiat aux actifs réels des infrastructures durables.

Trouver une bonne forme d’investissement

Outre les actions, les fonds et l’épargne traditionnels, l’investissement dans des actifs réels sont particulièrement intéressants pour les investisseurs. En effet, ils défendent l’investissement à impact dans des projets concrets ayant des objectifs écologiques et des résultats vérifiables, et donc directement dans l’économie réelle et non principalement dans l’économie financière. 

En investissant dans des infrastructures durables dans les pays en développement, les investisseurs contribuent aux objectifs de développement de l’ONU d’intégrer les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs investissements. Alors que les facteurs ESG constituent un cadre et souvent un outil d’atténuation des risques, ce qui compte vraiment c’est d’avoir un impact mesurable et positif sur les communautés dans lesquelles il investit. Alors, une situation gagnant-gagnant pour les investisseurs, l’environnement et le rendement.

A lire aussi...