Emploi record – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

1 minute de lecture

La tendance désinflationniste persistante rapproche toujours plus les banques centrales d’un revirement dans la politique des taux.

Le durcissement massif de la politique monétaire n’a pas mis l’économie à genoux. Même la zone euro, particulièrement impactée par la crise énergétique, a réussi de justesse à échapper à une récession au deuxième semestre. Aux Etats-Unis, les conditions de financement plus avantageuses au vu des baisses attendues des taux d’intérêt ont même déjà en partie entraîné une dynamique positive. Cela s’oppose à un besoin urgent et puissant de baisse des taux. La tendance désinflationniste persistante rapproche cependant toujours plus les banques centrales d’un revirement dans la politique des taux. Pendant ce temps, la force persistante du franc en termes réels pourrait accélérer le processus en Suisse.

L’économie américaine poursuit allègrement sa croissance. Malgré de puissants vents contraires, la zone euro a jusqu’ici réussi à éviter une récession. Et l’économie suisse arrive à maintenir une expansion modérée. Dans ce contexte, les marchés du travail se sont montrés partout remarquablement robustes jusqu’à peu. La croissance de l’emploi a certes fortement ralenti dans la plupart des pays après le boom des embauches enregistré lors de la reprise post-pandémie. Et, ces derniers mois, le chômage est quelque peu remonté du bas niveau qu’il avait atteint dans les pays où la population active croît encore sensiblement, sous la poussée de la démographie et de l’immigration. C’est aussi vrai pour la Suisse. Cependant, on n’envisage nulle part de licencier à grande échelle. Même l’industrie manufacturière, qui pâtit de l’essoufflement de la demande mondiale, ne prévoit qu’une réduction limitée d’effectifs. En revanche, les entreprises du secteur des services restent désireuses d’engager du personnel supplémentaire. En Europe, l’Espagne tire son épingle du jeu. Après une année record dans le tourisme, elle aussi devrait voir son rythme de progression quelque peu ralentir. Les entreprises restent toutefois comparativement plus confiantes et l’évolution de l’emploi y est plus dynamique. Par conséquent, la tendance au rattrapage d’avant la pandémie se poursuit. Grâce à la forte croissance de l’emploi durant les trois dernières années, la Suisse a aussi retrouvé une robuste tendance à long terme. L’Allemagne accuse quant à elle une légère baisse. Mais l’emploi a là aussi continué de progresser modérément et a atteint un nouveau niveau record à la fin de l’année. En règle générale, le marché de l’emploi réagit à un refroidissement conjoncturel avec retard. Cela signifie que plus la phase de faiblesse actuelle sera longue, plus on devrait en fin de compte ressentir les effets négatifs sur l’emploi. Cependant, à moins d’une nouvelle intensification du ralentissement, les chances de limiter les dégâts ne sont actuellement pas du tout mauvaises.

A lire aussi...