Dette infrastructure: alliée de la transition énergétique

Bérénice Arbona, LBP AM (LFDE)

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De plus en plus d’investisseurs sont séduits par le caractère défensif de la classe d’actifs, mais aussi par sa contribution au financement de la transition énergétique.

En tant que classe d’actifs réels, la dette privée infrastructure présente des caractéristiques perçues comme robustes historiquement: il s’agit d’actifs issus d’entreprises et de projets capables de générer des flux de trésorerie stables à long terme, offrant ainsi une résistance potentielle face à l’inflation, et dans des secteurs dont les barrières à l’entrée sont élevées. Après trois années de hausse marquée des taux d’intérêt, le niveau du rendement ajusté au risque de la dette infrastructure paraît attractif. Il avoisine en effet 5 à 6% par an  pour les actifs dits senior, c’est-à-dire bénéficiant de garanties supérieures grâce à des clauses juridiques et dont le remboursement auprès des créanciers est prioritaire.

Explorer cet univers d’investissement est, aussi, une façon de participer activement au financement de la transition énergétique. Autoroutes, aéroports, télécommunications, réseaux de distribution d’électricité ou de gaz, parcs éoliens, solaires, hydrauliques… les infrastructures couvrent de nombreux besoins d’usage collectif pour lesquels l’efficacité énergétique est primordiale. 

Plus précisément, la dette infrastructure permet de soutenir le financement d’installations plus «vertes», alors que les besoins en la matière sont estimés à 60 milliards d’euros par an en France. A l’échelle de l’économie européenne, un doublement des investissements «climat» publics et privés est préconisé par I4CE, l’Institut de l’Economie pour le Climat, soit un rythme annuel de 813 milliards d’euros d’investissement d’ici 2030 contre 407 en 2022. Un effort nécessaire pour atteindre les objectifs climat européens. Rappelons que les secteurs de la production d’énergie et des transports figurent aujourd’hui parmi les principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre mondiales. Par conséquent, là où la marge de progrès est la plus évidente.

Diversification et enjeux extra-financiers   

Investir dans la dette infrastructure implique quelques prérequis. Comme pour toute classe d’actifs, la diversification est essentielle: il est judicieux de combiner différents critères géographiques, sectoriels et de profils de risque dans le but d’identifier les opérations de financement capables d’afficher le meilleur ratio risque-rendement. 

En somme, la sélectivité des actifs prime. 

Par ailleurs, la capacité à mener des due diligences extra-financières approfondies, en ligne avec les exigences de la réglementation européenne SFDR  est cruciale. Cela passe non seulement par une analyse des critères extra-financiers intégrant toutes les externalités négatives. Mais aussi par la publication de reportings ESG, voire d’impact, de plus en plus détaillés, à l’heure où la classification a minima en Article 8 des fonds de dette infrastructure devient incontournable.

L’alignement croissant des investisseurs sur ces standards extra-financiers contribue à renforcer la place qu’occupe la dette infrastructure, parmi les poches d’actifs réels au sein des portefeuilles.

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