De l'effet janvier

Nicolette de Joncaire

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Une tradition voudrait qu’un mois de janvier positif soit précurseur d’une année qui le serait aussi. Alors qu'attendre?

Cédons à la tradition et aux clichés. Quels pronostics porter si l’«effet janvier» se vérifie cette année?

On le sait, les premiers jours de janvier sont généralement porteurs de rendement. Essentiellement parce que les gérants font le ménage en décembre pour, entre autres, déduire les moins-values des ventes à perte de leur déclaration fiscale de fin d’année. Avec pour conséquence une baisse des cours en fin d’année et une reprise lors des cinq premiers jours du mois.

Reste qu’une deuxième tradition voudrait qu’un mois de janvier positif soit précurseur d’une année qui le serait aussi, donnant en quelque sorte le ton. Alors commençons par examiner quelques chiffres.

PREMIÈRE SEMAINE

Au 31 décembre dernier, les trois principaux indices de Wall Street clôturaient en légère hausse sur l'année: le Dow Jones Jones Industrial Average à 28.538,44 points, le Nasdaq à 8.972,60 points et le S&P 500 à 3.230,78 points. Sur 2019, le Dow Jones avait bondi de 22%. Le Nasdaq et le S&P 500 enregistraient un exercice exceptionnel, s'envolant respectivement de 35% et 29%.

Le lundi 6 janvier, le Dow Jones terminait en faible hausse sur la journée à 28.703,38 points, le Nasdaq à 9.071,46 points, et le S&P 500 à 3.246,28 points. Sur cette première semaine, les indices phares de Wall Street avaient gagné respectivement 0,58%, 1,10% et 0,48%. Pas si mal.

PREMIER MOIS

Mais voilà que vendredi, Wall Street terminait en forte baisse à l'issue de la dernière séance de janvier. Le Dow Jones Industrial Average, perdait 2,09%, à 28.256,03 points. Le Nasdaq cédait 1,59%, à 9.150,94 points, et le S&P 500 1,77%, à 3.225,52 points. Donc sur l'ensemble du premier mois de l’année, le Dow Jones et le S&P 500 ont respectivement cédé 0,99% et 0,19%. Seul le Nasdaq a tiré son épingle du jeu avec une progression de 2,00%.

ET LE RESTE DE L’ANNÉE?

Selon quelques extrapolations statistiques basées sur l’évolution du S&P500 sur 50 ans (et dont la rigueur reste à démontrer), si janvier est positif, le reste de l’année boursière le sera aussi. Mais, et c’est bien dommage, janvier 2020 est négatif.

Faut-il donc désespérer? L’incroyable poussée de fièvre des marchés actions va-t-elle s’interrompre? En vérité, les premières semaines de l’année ont tout de même marqué une bonne dynamique si l’on tient compte du coronavirus, de la crise avec l’Iran et de la procédure d’impeachment du Président Trump.

Les optimistes nous rappellent, à raison, que les années électorales poussent habituellement les Indices US vers le haut (ce fut en tous cas apparemment le cas au cours des 44 dernières élections présidentielles). Mais, le chemin à parcourir reste long: la hausse de 2019 a encore renchéri des indices US qui grimpent sans démériter depuis 2009. Le Dow Jones avait déjà gagné 18,82% en 2009. Il a été multiplié par 2,74 depuis.